• 14 mai 2018
  • Zambie
  • Communiqué de presse

Il faut libérer immédiatement et sans condition un médecin emprisonné pour « outrage au président »

Amnistie internationale a appelé à la libération immédiate et inconditionnelle de Kwalela Kafunya, un médecin qui entame sa deuxième année en prison en Zambie pour des charges absurdes d’« outrage au président ».

Kwalela Kafunya, détenu depuis le 8 mai 2017, a été condamné à sept ans d’emprisonnement le 10 janvier 2018, à l’issue d’un procès manifestement inique. Il a été arrêté à la suite d’allégations selon lesquelles il aurait fait des commentaires désobligeants à l’égard du président sur Facebook.

« Kwalela Kafunya n’a commis aucun crime. Pourtant, il est privé de liberté depuis plus d’un an. Une peine de sept ans d’emprisonnement pour “outrage au président” est tout simplement scandaleuse, a déclaré Deprose Muchena, directeur du programme Afrique australe à Amnistie internationale.

« Les autorités zambiennes se servent des réseaux sociaux pour réprimer la liberté d’expression. La situation difficile dans laquelle se trouve Kwalela Kafunya est malheureusement emblématique de l’incrimination croissante de la dissidence en Zambie. Cet homme doit être libéré immédiatement et sans condition. »

Le procès de Kwalela Kafunya a été entaché d’un certain nombre d’irrégularités. L’enquête de police a été incomplète et s’est poursuivie pendant le procès. En outre, il est possible que le président du tribunal ait subi une pression indue en raison de la présence aux audiences de représentants du cabinet présidentiel et de sympathisants du parti au pouvoir, le Front patriotique.

Kwalela Kafunya était accusé d’avoir créé un faux compte Facebook en vue de tourner en dérision Edgar Lungu, diffusé en ligne des propos perturbants et des insultes, et porté atteinte à l’image du président par la voie numérique.

Sa peine se décompose en trois parties : deux ans d’emprisonnement pour « diffamation », deux ans également pour « communication de fausses informations à un fonctionnaire » et trois ans pour « menace de mort par écrit ».

Tout au long de son procès, Kwalela Kafunya a soutenu ne jamais avoir géré de faux compte Facebook ni publié quoi que ce soit qui puisse être considéré comme diffamatoire à l’égard du président Lungu.

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