Il faut abandonner la charge absurde d’« outrage au drapeau national » qui pèse sur une militante
La charge d’« outrage au drapeau national » qui pèse sur l’éminente défenseure vietnamienne des droits humains Huynh Thuc Vy est une attaque portée par les autorités contre la liberté d’expression et doit être abandonnée, a déclaré Amnistie internationale avant l’ouverture du procès, le 30 novembre 2018.
Il est rare que les autorités poursuivent un·e défenseur·e des droits humains pour cette infraction, passible d’une peine maximale de trois ans d’emprisonnement. C’est un signe troublant de l’intensification de la répression contre la dissidence pacifique dans le pays.
« Cette charge absurde doit être abandonnée car elle ne vise qu’à faire taire une défenseure des droits humains dévouée et pacifique. Il s’agit de poursuites sous-tendues par des considérations politiques qui reflètent la réaction des autorités face au travail acharné qu’accomplit Huynh Thuc Vy pour dénoncer les violations des droits humains au Viêt-Nam et amener les puissant·e·s à rendre des comptes, a déclaré Nicholas Bequelin, directeur du programme Asie de l’Est, Asie du Sud-Est et Pacifique à Amnistie internationale.
« Le fait que les autorités invoquent l’“outrage au drapeau national” pour réprimer les critiques pacifiques souligne l’aggravation de la répression du droit à la liberté d’expression au Viêt-Nam. Le véritable outrage est le mépris des autorités à l’égard des droits humains ainsi que du droit international et des normes connexes. »
Complément d’information
Huynh Thuc Vy est la fondatrice de Femmes vietnamiennes pour les droits de l’homme, une organisation qui se consacre à soutenir les défenseures des droits humains au Viêt-Nam. Elle tient un blog sur les violations des droits humains, notamment sur la persécution des minorités ethniques dans le pays.
Son procès devrait s’ouvrir le 30 novembre 2018 devant le tribunal populaire de la ville de Buon Ho (province de Dak Lak). Huynh Thuc Vy est accusée d’« outrage au drapeau national » à cause d’une photo publiée sur sa page Facebook où on la voit debout à côté d’un drapeau vietnamien maculé de peinture blanche.
Au cours de l’année écoulée, la répression contre la dissidence au Viêt-Nam s’est intensifiée : de nombreux militant·e·s pacifiques ont été arrêtés, jugés de manière inique et condamnés à des années de prison. Beaucoup d’autres ont alors décidé de fuir le pays.