• 3 Sep 2018
  • Venezuela
  • Communiqué de presse

Les gouvernements régionaux doivent fournir une protection à tous ceux qui fuient le pays

Les gouvernements d’Amérique latine et des Caraïbes doivent assumer leur responsabilité collective et protéger et garantir les droits humains de tous ceux qui fuient le Venezuela, écrit Amnistie internationale le 3 septembre dans une lettre ouverte aux gouvernements régionaux qui participent à un sommet d'urgence à Quito, en Équateur.

« Des millions de personnes sont contraintes de tout laisser derrière elles et de marcher des jours durant pour échapper aux violations massives des droits humains commises au Venezuela, notamment aux arrestations arbitraires, aux exécutions extrajudiciaires, à la torture et aux violations de leurs droits à l’alimentation et à la santé, a déclaré Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques à Amnistie internationale.

« La solution requiert une direction et une coopération internationales. Les pays voisins doivent faire preuve de solidarité et s'engager à protéger la population du Venezuela en ces temps de crise. Ils ne doivent pas tourner le dos à ces personnes, en quête d'un endroit pour reconstruire leur vie en sécurité. »

Plus de 2,3 millions de personnes ont quitté le Venezuela depuis 2015, soit plus de 7 % de la population, d'après les chiffres de l'ONU. La majorité a trouvé refuge au Brésil, au Chili, en Colombie, en Équateur et au Pérou.

Étant donné l'ampleur de la crise des réfugiés, Amnistie internationale demande aux gouvernements de la région d'accorder à tous ceux qui viennent du Venezuela l'accès à une procédure de protection. Les pays d'accueil doivent mettre en place des mesures de protection immédiates et efficaces pour les Vénézuéliens et veiller à ce qu'ils ne soient pas renvoyés de force. Ils doivent garantir l'accès aux droits humains des populations d'accueil comme des personnes ayant besoin d'une protection internationale, notamment les droits à la santé, à l'éducation, au travail, à la sécurité et à la liberté de mouvement.

Les gouvernements régionaux et les agences internationales spécialisées, comme le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), doivent aussi définir leur responsabilité partagée afin de fournir un soutien financier et logistique et de garantir les droits et la protection de toutes les personnes arrivant du Venezuela.

Pour en savoir plus :

Urgent measures: Venezuelan people need international protection (Lettre, 3 septembre 2018)

https://www.amnesty.org/en/documents/amr01/9019/2018/en/

Trinité-et-Tobago. L'expulsion de 82 Vénézuéliens bafoue les obligations du pays en termes de droits humains (Nouvelle, 23 avril 2017)

https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2018/04/trinidad-and-tobago-deportation-of-82-venezuelans-violates-human-rights-obligations/

Venezuela. Quitter le pays pour accoucher : l’exode des femmes enceintes vénézuéliennes (Nouvelle, 23 avril 2018)

https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2018/05/huir-para-ver-la-luz-el-exodo-de-las-embarazadas-venezolanas/

Les Vénézuéliens recourent à des actes désespérés pour partir (Nouvelle, 27 mars 2018)

https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2018/03/venezuelans-are-taking-desperate-measures-to-escape/