• 23 mai 2018
  • Thaïlande
  • Communiqué de presse

La promesse de la junte de lever les restrictions au mois de juin ne suffit pas

Alors que la date approche, le Conseil national pour la paix et l'ordre (CNPO) ayant promis de lever au mois de juin les restrictions qui pèsent sur les activités politiques, en vigueur depuis le coup d'État militaire du 22 mai 2014, Katherine Gerson, chargée de campagne sur l'Asie du Sud-Est à Amnistie internationale, a déclaré :

« Les restrictions générales et totalement injustifiées imposées aux droits humains par le CNPO au lendemain du coup d'État devaient être des mesures exceptionnelles et provisoires. Quatre ans et de nombreuses violations des droits humains plus tard, elles sont toujours en vigueur et appliquées sans relâche par les autorités.

« Alors qu'il est revenu sur de précédentes promesses, il est crucial que le CNPO tienne cet engagement et lève les restrictions sur les activités politiques d'ici le mois de juin. Pourtant, prise individuellement, cette mesure est bien loin d'être suffisante.

« Les autorités continuent de recourir à des lois et des décrets profondément répressifs pour s'en prendre aux défenseurs des droits humains, militants et opposants politiques exerçant sans violence leurs droits à la liberté d'expression, d'association et de réunion. Il faut abroger ces textes sans délai. Il est inacceptable que des centaines de personnes soient poursuivies pénalement parce qu'elles expriment leurs opinions et participent à des manifestations pacifiques. »

Complément d’information

Depuis le coup d'État militaire du 22 mai 2014, le Conseil national pour la paix et l'ordre (CNPO) – instance militaire aux manettes du pays – supprime systématiquement l'opposition politique et la critique, y compris les activités pacifiques de militants et de défenseurs des droits humains, et a rendu illégaux les rassemblements « politiques » de plus de cinq personnes.

 

Amnistie internationale invite les autorités thaïlandaises à garantir un environnement où tous les citoyens se sentiront libres de se rassembler pacifiquement, de s'exprimer et d'échanger des opinions. Elles doivent abandonner toutes les accusations visant des militants pacifiques et libérer immédiatement et sans condition tous ceux qui sont incarcérés.