Le pays a procédé à la première exécution depuis 2009 : une décision déplorable
En réaction aux informations selon lesquelles la Thaïlande a exécuté un homme de 26 ans pour meurtre avec circonstances aggravantes le 18 juin, procédant ainsi à la première exécution dans le pays depuis août 2009, Katherine Gerson, chargée de campagne sur la Thaïlande à Amnistie internationale, a déclaré :
« Cette exécution est une violation choquante du droit à la vie. La Thaïlande renie son propre engagement d'évoluer vers l'abolition de la peine capitale et se met en marge de la tendance mondiale qui consiste à s'éloigner de ce châtiment.
« Rien ne prouve que la peine de mort a un effet plus dissuasif que les autres peines ; aussi l'espoir que placent les autorités thaïlandaises dans cette mesure pour faire baisser la criminalité est une erreur. Il s’agit du châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit, et il n'offre pas de solution miracle aux problèmes que les autorités cherchent à résoudre.
« Après presque 10 ans sans une seule exécution, cette décision constitue un recul majeur dans le cheminement du pays vers l'abolition. Le gouvernement thaïlandais doit stopper toute planification de nouvelles exécutions et instaurer un moratoire sur l'application de la peine de mort. »
Complément d’information
Il s'agit de la première exécution en Thaïlande depuis que deux hommes ont été exécutés par injection létale en août 2009, après un répit observé depuis 2003. Selon les chiffres fournis par le ministère de la Justice en mars 2018, 510 personnes, dont 94 femmes, se trouvent dans le quartier des condamnés à mort, dont 193 ont épuisé tous leurs recours. Plus de la moitié auraient été condamnées pour des infractions liées à la législation sur les stupéfiants.
L'application obligatoire de la peine de mort est prohibée par le droit international ; pourtant, la peine de mort en Thaïlande demeure obligatoire pour diverses infractions, dont le meurtre avec circonstances aggravantes. La plupart des infractions pour lesquelles la peine de mort est maintenue n'appartiennent pas à la catégorie des « crimes les plus graves » auxquels l’utilisation de la peine de mort devrait être restreinte dans les pays qui ne l’ont pas encore abolie, au titre du droit international.
À l'heure actuelle, 106 pays ont aboli la peine capitale pour toutes les infractions, et au total 142 sont abolitionnistes en droit ou en pratique.