Les autorités refusent de laisser Amnistie internationale rendre visite à Oleg Sentsov, en grève de la faim depuis 81 jours
En réaction au refus des autorités russes d'accorder à Amnistie internationalela possibilité de rencontrer le réalisateur ukrainien Oleg Sentsov, qui observe une grève de la faim depuis 81 jours dans une colonie pénitentiaire dans l’Arctique russe, Oxana Pokaltchouk, directrice d'Amnistie internationaleUkraine, a déclaré :
« Nous refuser le droit de rendre visite à Oleg Sentsov est indéfendable. Après presque trois mois de grève de la faim, son état de santé est très préoccupant. Nous avions prévu de rendre visite à Oleg avec un expert médical indépendant qui aurait pu évaluer son état de santé. Afin de dissiper tous les doutes quant à son état de santé et à la pertinence des soins médicaux qui lui sont prodigués, une telle visite s'impose.
« Amnistie internationaledemande qu'Oleg Sentsov soit libéré immédiatement et que, tant qu'il est détenu, il puisse consulter des professionnels de santé qualifiés, à même de dispenser des soins conformes à l’éthique médicale et respectant notamment les principes de confidentialité, d’autonomie et de consentement éclairé. En outre, les autorités russes doivent permettre au personnel consulaire ukrainien de rencontrer Oleg Sentsov. »
Le 30 juillet 2018, le bureau d'Amnistie internationaleà Moscou a reçu une lettre de Valery Balan, directeur adjoint du Service fédéral d’application des peines, qui rejetait sa demande de visite à Oleg Sentsov dans la colonie pénitentiaire de Labytnangi, sans fournir d'explication. Dans cette lettre, il est dit que l’état de santé d’Oleg Sentsov a été évalué et est stable, sans « dynamique négative ».
Complément d’information
Le réalisateur ukrainien Oleg Sentsov a entamé une grève de la faim le 14 mai 2018 pour protester contre l’emprisonnement motivé par des considérations politiques de dizaines d’Ukrainiens en Russie.
En 2015, Oleg Sentsov a été condamné à 20 ans de prison à la suite d'un procès inique pour des accusations de « terrorisme », parce qu'il s'était opposé à l'occupation de la Crimée par la Russie.