La police ne doit pas répéter les erreurs de l’an passé et doit protéger tous les manifestants pacifiques lors des manifestations de la fête de l’Indépendance
- Amnistie observera les manifestations qui ont par le passé été le théâtre de violence et d’attaques contre des contre-manifestants pacifiques
- Des porte-parole sont disponibles sur place
Les autorités polonaises doivent veiller à ce que les marches de l’Indépendance qui auront lieu dimanche 11 novembre ne soient pas perturbées par des groupes violents, et que tous les manifestants et membres du public soient protégés efficacement, a déclaré Amnistie internationale à l’approche des manifestations célébrant le centenaire de l’indépendance de la Pologne.
Amnistie internationale craint que les marches de l’Indépendance, qui doivent se tenir dans plusieurs villes du pays, dont Varsovie suite à l’annulation d’une interdiction édictée par le maire de la ville, prennent un tour violent et que les contre-manifestants pacifiques ne soient pris pour cible, comme cela a été le cas l’an passé.
« Les forces de sécurité polonaises ne doivent pas répéter les erreurs de l’an passé, lorsque la violence a envahi les rues de Varsovie, avec notamment l’attaque de 14 contre-manifestantes pacifiques », a déclaré Barbora Černušáková, chercheuse sur la Pologne chez Amnistie internationale.
« Les personnes qui descendront dans les rues de Varsovie doivent pouvoir exercer librement leur droit à la liberté d'expression et de réunion pacifique. Il est capital que les autorités chargées du maintien de l’ordre au cours de la manifestation adoptent une ligne de conduite indépendante, et qu’elles apportent une protection à tous les manifestants, y compris celles et ceux qui manifestent pacifiquement contre la montée de la xénophobie et du racisme dans le pays. »
Complément d’information
Amnistie internationale avait observé le déroulement de la marche de l’Indépendance en 2017. Des slogans et des pancartes comportaient des messages inquiétants tels que « Mort aux ennemis de la patrie ! », « Tous différents, tous Blancs » et « Sur les arbres au lieu des feuilles, pendront des communistes »
En 2017, les contre-manifestants qui manifestaient pacifiquement à Varsovie ont été pris pour cible par la police et plus de 40 d’entre eux ont fait l’objet de poursuites pour avoir perturbé un rassemblement légal. Quatorze militantes qui tenaient une banderole indiquant « Halte au fascisme » ont été attaquées par des marcheurs de la fête de l'Indépendance. Au lieu d’intervenir pour mettre fin à l’attaque et d’interpeller les responsables présumés de l’agression, la police a arrêté et poursuivi les femmes qui avaient été agressées.