Les autorités doivent abandonner le projet de loi sur les « fausses informations »
En réaction aux informations selon lesquelles le gouvernement malaisien a soumis au Parlement un projet de loi défini en termes vagues qui interdit officiellement les « fausses informations » et prévoit jusqu’à 10 ans de prison pour les personnes déclarées coupables, James Gomez, directeur de la région Asie du Sud-Est et Pacifique à Amnistie internationale, a déclaré :
« Ce projet de loi est une atteinte à la liberté d’expression. La définition vague et générale des " fausses informations ", les lourdes sanctions et les pouvoirs d'arrestation arbitraire conférés à la police : tout cela démontre qu'il s'agit d'une manœuvre visant à soustraire le gouvernement à toute critique pacifique. Il faut abandonner ce projet de loi immédiatement.
« Au vu des antécédents désastreux de la Malaisie s'agissant d'utiliser la législation pour faire taire la dissidence, ce n'est pas un hasard si cette loi est programmée à l'approche des élections générales. Nous constatons déjà que le gouvernement restreint l'espace dédié au débat public à l'approche du scrutin.
« Il est inquiétant de constater que les autorités malaisiennes se servent du terme générique de " fausses informations " comme d’une excuse pour réprimer les détracteurs. Le projet de loi est un mélange de vile propagande venue d'Occident et de lois et politiques répressives d'Orient. Singapour et les Philippines envisageant d'adopter leur propre loi sur les " fausses informations ", nous demandons à tous les pays de la région de ne pas s'engager sur cette pente glissante. »