Les exécutions s'enchaînent à un rythme sans précédent, alors que six autres membres de la secte Aum ont été pendus
La récente hausse des exécutions au Japon ne rendra pas le pays plus sûr et ne permet pas de savoir pourquoi des personnes ont été attirées vers une secte qui a orchestré une série de crimes horribles, a déclaré Amnistie internationale en apprenant que six autres membres de la secte religieuse Aum Shinrikyo (Aum) ont été exécutés le 26 juillet.
Au mois de juillet, 13 personnes au total ont été exécutées pour leur rôle dans diverses activités illégales, notamment dans l’attaque meurtrière au gaz sarin commise en 1995 dans le métro de Tokyo, qui avait fait 13 morts et des milliers de personnes intoxiquées. La dernière fois que le Japon a exécuté plus de 10 personnes en un an, c'était en 2008. En outre, il est très rare que le pays procède à deux séries d'exécutions au cours du même mois.
« Cette multiplication des exécutions sans précédent – 13 personnes ont été mises à mort en quelques semaines – ne rend pas la société japonaise plus sûre. Les pendaisons n'aident pas à déterminer pourquoi les membres de cette secte se sont laissés entraîner par un gourou charismatique aux idées dangereuses, a déclaré Hiroka Shoji, spécialiste de l’Asie de l’Est à Amnesty International.
« Ôter une vie en représailles n'est jamais la réponse. Il est temps que les autorités japonaises instaurent un moratoire sur toutes les exécutions et favorisent un débat éclairé sur la peine de mort, à titre de premier pas vers son abolition. »
Les six personnes exécutées aux premières heures jeudi 26 juillet sont : Satoru Hashimoto, Yasuo Koike (Hayashi), Kenichi Hirose, Kazuaki Okazaki (Miyamae), Toru Toyota et Masato Yokoyama. Quatre d'entre elles avaient introduit des recours pour un nouveau procès qui étaient encore en instance.
Amnistie internationale s’oppose à la peine de mort en toutes circonstances, sans exception, quelles que soient la nature du crime commis, la personnalité de son auteur ou la méthode d’exécution utilisée par l’État. Elle fait campagne pour son abolition depuis plus de 40 ans.