• 12 Mar 2018
  • Israël et territoire palestinien occupé
  • Communiqué de presse

Le militant palestinien Munther Amira doit être libéré immédiatement et sans condition

Les autorités israéliennes doivent libérer sans délai le prisonnier d’opinion palestinien Munther Amira, dont l’arrestation, le maintien en détention et la condamnation à six mois de prison et cinq ans de mise à l’épreuve pour avoir participé de manière pacifique à des manifestations constituent une tentative flagrante et consternante d’intimidation des personnes qui manifestent pacifiquement contre l’occupation israélienne, a déclaré Amnistie internationale lundi 12 mars.

Munther Amira a été condamné ce lundi à six mois de prison par le tribunal militaire d’Ofer, en Cisjordanie (un territoire occupé). Il a été reconnu coupable de quatre chefs d’accusation découlant de sa participation à des manifestations, dont celui de « participation à un défilé sans autorisation », qui ne peut pas constituer une infraction pénale selon les critères du droit international.

« En condamnant Munther Amira à six mois de prison parce qu’il a participé de manière pacifique à des manifestations, les autorités israéliennes continuent de faire preuve de mépris pour leur obligation de protéger les droits des Palestiniens vivant sous leur occupation. Munther Amira doit être libéré immédiatement et sans condition, a déclaré Magdalena Mughrabi, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnistie internationale.

« Une fois de plus, les autorités israéliennes répondent à des manifestations pacifiques en emprisonnant des personnes arbitrairement. Au lieu de punir illégalement Munther et d’autres Palestiniens qui n’ont fait que protester pacifiquement contre la dure réalité de l’occupation persistante, elles doivent se rappeler leurs obligations légales en tant que puissance occupante. Celles-ci consistent notamment à respecter et protéger le droit des Palestiniens de s’exprimer pacifiquement. »

Parmi les accusations et éléments retenus contre Munther Amira figurait le fait d’avoir brandi des pancartes « faisant des reproches aux États-Unis » et « à la déclaration Balfour », ainsi qu’une pancarte avec une photo de la militante Ahed Tamimi.

Complément d’information

Munther Amira a été arrêté par des soldats israéliens le 27 décembre 2017, alors qu’il participait pacifiquement à une manifestation dans la ville de Bethléem, en Cisjordanie occupée. Cette manifestation appelait à la libération d’Ahed et Nariman Tamimi.

Munther Amira a été inculpé de 13 infractions. À l’issue de l’audience de son procès qui a eu lieu le 12 mars 2018, il a été reconnu coupable de quatre chefs d’accusation pour avoir participé à des manifestations : participation à une manifestation contre la déclaration Balfour, participation à une manifestation contre la décision du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël, participation à une manifestation appelant à la libération d’Ahed et Nariman Tamimi, et organisation de manifestations sans autorisation du commandant militaire de l’armée israélienne en Cisjordanie.

Munther Amira est coordonnateur du Comité de coordination de la lutte populaire, une organisation locale qui fournit une assistance juridique ainsi qu’un soutien en matière de communication à des militants dans les territoires palestiniens occupés.