L'époux de l'avocate défenseure des droits humains Nasrin Sotoudeh, en grève de la faim, a été arrêté
En réaction à l'arrestation en Iran dans la matinée du 4 septembre de Reza Khandan, l'époux de Nasrin Sotoudeh, avocate défenseure des droits humains incarcérée, Philip Luther, directeur des recherches et des actions de plaidoyer pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à Amnistie internationale, a déclaré :
« Tout d'abord les autorités iraniennes emprisonnent Nasrin Sotoudeh pour des chefs d'accusation fictifs, puis elles harcèlent, intimident et menacent sa famille et ses amis, et maintenant elles arrêtent son mari. Ces actes impitoyables illustrent jusqu'où elles sont prêtes à aller pour faire taire les avocats défenseurs des droits humains, en s'en prenant même à leurs familles.
« Elles doivent libérer Nasrin Sotoudeh et Reza Khandan immédiatement et sans condition. Elles doivent abandonner toutes les charges retenues contre eux et cesser de harceler cette famille.
« La communauté internationale, notamment l'UE qui entretient actuellement un dialogue avec l'Iran, doit condamner dans les termes les plus forts l'arrestation arbitraire et la détention de Reza Khandan et Nasrin Sotoudeh, et faire tout ce qui est en son pouvoir pour accélérer la libération de ces deux défenseurs des droits humains. »
Complément d’information
Avant son arrestation, Reza Khandan avait fait part sur Facebook de ses préoccupations quant aux violations des droits humains en Iran, notamment l'incarcération de défenseurs et les poursuites intentées contre les femmes qui font campagne contre le port obligatoire du voile (hijab).
Reza Khandan fait publiquement campagne en faveur de la libération de son épouse, Nasrin Sotoudeh, l'une des avocates défenseures des droits humains les plus connues en Iran, qui a été arrêtée le 13 juin. Elle est actuellement détenue à la prison d’Evin, à Téhéran, sous le coup d’une inculpation pour plusieurs chefs d’accusation liés à la sécurité nationale, notamment « outrage au Guide suprême » et « diffusion de propagande contre le régime ».
Ces accusations découlent de son travail de défense des femmes poursuivies pour avoir protesté pacifiquement contre le port obligatoire du voile (hijab), une pratique abusive, discriminatoire et dégradante. Nasrin Sotoudeh a entamé une grève de la faim le 25 août pour protester contre sa détention injustifiée et le harcèlement subi par ses proches et ses amis de la part des autorités.