« Nous n'avons pas peur » : réaction d'Amnistie internationale Hongrie à la publication d'une liste noire des employé-e-s d'ONG
Figyelő, hebdomadaire progouvernemental, a publié jeudi 12 avril 2018 un article intitulé « Les spéculateurs » (à propos d'un prétendu réseau Soros), qui établit une liste noire de membres de l'exécutif et du personnel de plusieurs ONG, dont Amnistie internationale Hongrie, le Comité Helsinki de Hongrie, l'Union pour les libertés civiles, Transparency International Hongrie et de nombreuses autres organisations de la société civile. Sur cette liste figurent également les journalistes de Direkt36, un site de journalisme d'investigation, ainsi que les enseignants de l'université d'Europe centrale.
« Je tiens à exprimer ma surprise et mon indignation. Mais il serait encore plus juste de dire que je suis peinée et quelque peu écœurée », a déclaré Julia Ivan, directrice d'Amnistie internationale Hongrie. « Chaque matin, nous nous levons en nous demandant quel nouveau mensonge abject nous allons lire dans les médias gouvernementaux. La liste publiée le 12 avril est la dernière tentative en date d'intimider le personnel, les membres et les sympathisants des ONG. »
« Mauvaise nouvelle pour le gouvernement : nous n'avons pas peur, nous n'allons pas céder. Nous allons continuer d'œuvrer pour les valeurs et les droits humains que les autorités ont oubliés depuis longtemps. »
« Ces organisations soutiennent et représentent des dizaines de milliers de personnes. En les attaquant, le gouvernement ne tient pas compte des besoins de ces personnes. S'il parvient à ses fins et supprime de Hongrie toutes les ONG qui défendent les droits humains, les personnes vulnérables vont rester sur le carreau, sans aide ni soutien. Ce ne sont pas seulement les ONG qui sont attaquées, tout le monde est concerné. Nous devons tous réagir en faisant entendre notre voix et en disant clairement : nous ne nous laisserons pas intimider. »