L'arrestation de dizaines de responsables des services de sécurité est une première étape vers l'obligation de rendre des comptes
À la suite de l'annonce le 12 novembre 2018 de l'arrestation d'au moins 36 responsables des forces de sécurité soupçonnés d'être les auteurs de violations flagrantes des droits humains en Éthiopie, Joan Nyanyuki, directrice du programme Afrique de l’Est, Corne de l’Afrique et Grands Lacs à Amnistie internationale, a déclaré :
« Ces arrestations sont un grand pas vers la pleine obligation de rendre des comptes pour les violations qui gangrènent le pays depuis des décennies. Nombre d’entre eux étaient aux manettes d'organismes gouvernementaux notoirement connus pour commettre des violations flagrantes des droits humains, dont la torture et la détention arbitraire, notamment dans des centres secrets.
« Nous invitons le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed à prendre de nouvelles mesures pour garantir la justice et l'obligation de rendre des comptes pour toutes les violations et atteintes aux droits humains commises par le passé, tout en veillant à ce que tous les accusés bénéficient de procès équitables. Les autorités doivent permettre aux victimes d’accéder à la justice et à des voies de recours utiles, et notamment à des réparations suffisantes.
« En poursuivant sur cette lancée, le gouvernement doit saisir l'occasion d'accélérer la réforme du secteur de la justice afin que les droits fondamentaux soient pleinement respectés, protégés, promus et réalisés. »
Complément d’information
Le procureur général d'Éthiopie a annoncé le 12 novembre que 36 responsables de la sécurité soupçonnés de violations flagrantes des droits humains ont été arrêtés au cours du week-end, au terme de cinq mois d'investigations.