• 9 fév 2018
  • Égypte
  • Communiqué de presse

L'opposant Mohamed al Kassas risque d'être victime d'une disparition forcée et de torture

En réaction à la descente effectuée par les forces de sécurité égyptiennes dans la nuit du 9 février 2018 au domicile de Mohamed al Kassas, directeur adjoint du parti de l'opposition Misr al Qawia, et du fait de l'absence d'informations quant au lieu où il se trouve, Najia Bounaim, directrice pour l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient à Amnistie Internationale, a déclaré :

« Au regard des pratiques des autorités égyptiennes et de leur recours persistant aux disparitions forcées pour museler la dissidence, nous craignons fortement que Mohamed al Kassas n'ait été victime d'une disparition forcée et ne soit soumis à la torture. Les autorités doivent divulguer toutes les informations dont elles sont susceptibles de disposer sur le sort réservé à Mohamed al Kassas et le libérer sans délai s'il se trouve en garde à vue.

« La disparition forcée d'un haut responsable d'un grand parti d'opposition est une atteinte flagrante aux droits à la liberté d'expression et d'association en Égypte. C'est une pratique que le gouvernement du président Abdelfattah al Sissi utilise couramment pour réduire au silence les militants et les groupes de l'opposition. »

Il s'agit de la troisième disparition forcée confirmée par Amnistie Internationale cette semaine en Égypte. Lundi 4 février, le journaliste Mustafa al Aassar et son colocataire, le militant Hassan al Banna Mubarak, ont été vus pour la dernière fois alors qu'ils se rendaient à leur travail à Giza. Pour l'instant, on ignore tout de leur sort et de l’endroit où ils se trouvent. Il y a un mois, l'Agence de sécurité nationale du ministère de l'Intérieur a convoqué le frère de Mustafa al Aassar et l'a interrogé sur ses déplacements et ses activités.

Malgré de nombreuses plaintes déposées par des membres des familles et des avocats, les autorités égyptiennes refusent de révéler où se trouvent les personnes disparues.

En janvier 2018, l'ancien chef d'état-major des forces armées, Sami Anan, a été arrêté après avoir déclaré qu’il avait l’intention de se présenter lors de la prochaine élection présidentielle.