L'interdiction du voile intégral constitue une violation discriminatoire des droits des femmes
Alors que la nouvelle loi interdisant le port de tenues dissimulant le visage en public entre en vigueur au Danemark, Fotis Filippou, directeur adjoint pour l’Europe d’Amnistie internationale a déclaré :
« Toutes les femmes devraient être libres de se vêtir comme elles le souhaitent et de porter des vêtements qui expriment leur identité ou leurs croyances. Cette interdiction aura un effet particulièrement négatif sur les femmes musulmanes qui choisissent de porter le niqab ou la burqa.
« Si certaines restrictions précises au port du voile intégral peuvent s'avérer légitimes pour des raisons de sécurité publique, cette interdiction totale n'est ni nécessaire ni proportionnée et bafoue le droit des femmes à la liberté d'expression et de religion.
« Si l'intention de cette loi est de protéger les droits des femmes, c'est un échec total. En fait, elle criminalise les femmes pour le choix de leur tenue et va donc à l'encontre des libertés que le Danemark prétend défendre. »
Complément d’information
La loi danoise fait suite à de récentes interdictions analogues concernant le voile intégral en Belgique, en France, aux Pays-Bas, en Bulgarie et dans des cantons suisses.
Au Danemark, cette interdiction de se couvrir le visage dans l'espace public englobe le niqab et la burka, ainsi que les fausses barbes, les masques et autres accessoires destinés à dissimuler le visage en public. Les principaux arguments des partisans de la nouvelle loi portaient sur la nécessité présumée de veiller à ce qu'aucune femme ou fille musulmane ne soit contrainte de porter des vêtements couvrant leur visage, avançant que cette interdiction aiderait à une meilleure intégration des demandeurs d’asiles et les migrants dans la société danoise.