Les autorités doivent respecter les droits des peuples indigènes du Chocó
Les peuples indigènes embera, wounaan et zenú du département du Chocó ont entamé à Bogotá un mouvement de protestation qu'ils ont baptisé Minga* pour la vie (Minga por la Vida), pour demander une table ronde de haut niveau avec le gouvernement du pays. Au vu de leurs demandes, les autorités colombiennes doivent garantir leur droit de manifester pacifiquement et s'engager à respecter pleinement l'accord de paix signé il y a deux ans, a déclaré Amnistie internationale le 14 novembre 2018.
« Les peuples indigènes du Chocó ont été tout particulièrement touchés par les terribles violences commises pendant le conflit armé en Colombie, et l'on assiste actuellement à une recrudescence de ces violences avec la réorganisation de groupes armés, tels que l'Armée de libération nationale (Ejército de Liberación Nacional, ELN), et de groupes paramilitaires sur leurs territoires ancestraux. Chaque jour, des milliers de personnes et de communautés sont soumises à un déplacement forcé ; le gouvernement du président Iván Duque Márquez doit immédiatement prendre les mesures nécessaires pour les protéger, a déclaré Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques à Amnistie internationale.
« Les autorités colombiennes doivent respecter leur obligation de mettre en œuvre l'accord de paix, de garantir les droits à la vie et à l'intégrité physique des peuples indigènes et de garantir la protection de leurs territoires. Les autorités du pays et de la ville de Bogotá doivent veiller au respect du droit de manifester pacifiquement Plaza de Bolívar, sans restriction et sans répression. Il est affligeant que les autorités aient tenté d'empêcher leurs propres citoyens d'entrer dans la capitale, restreignant ainsi leurs droits à la liberté d'expression et de réunion pacifique. »
Minga pour la vie est une vaste coalition rassemblant des peuples indigènes du Chocó qui sont arrivés à Bogotá dimanche dernier pour réclamer une protection et le respect de leurs droits humains. Selon l'Organisation nationale indigène de Colombie, la police a empêché environ 500 personnes appartenant à des peuples indigènes de se rassembler Plaza de Bolívar, où elles avaient prévu de manifester. Une autre partie de la Minga a été bloquée par la police aux abords de la ville et forcée de passer la nuit là ; dimanche matin, ces personnes se sont rendues à pied dans la ville.
*Minga est un mot d'origine indigène qui désigne un vaste rassemblement de personnes appelées à manifester au sujet d'une question qui touche la collectivité.
Colombie. Les autorités doivent agir pour éviter le déplacement de 3 600 personnes indigènes dans le département du Chocó (nouvelle, 17 août 2018)
https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2018/08/colombia-autoridades-debe...
Colombie. Le gouvernement doit immédiatement mettre en place des plans d’action face aux déplacements forcés de grande ampleur (Nouvelle, 13 juillet 2018)
https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2018/07/colombia-gobierno-debe-im...
Colombie. Les autorités doivent assurer la sécurité des communautés menacées (nouvelle, 14 juin 2018)
https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2018/06/colombia-autoridades-debe...
The years of solitude continue - Colombia: the peace agreement and guarantees of non-repetition in Chocó (rapport, 22 novembre 2017)