La condamnation d'un journaliste dévoile l'appareil répressif fondé sur la peur
En réaction à la condamnation du journaliste d'investigation Afghan Mukhtarli à six ans de prison pour des accusations forgées de toutes pièces, Levan Asatiani, chargé de campagne régional sur le Caucase du Sud à Amnistie internationale, a déclaré :
« Afghan Mukhtarli est la dernière victime de l'appareil répressif en Azerbaïdjan, qui sanctionne quiconque ose critiquer le gouvernement. Le jugement rendu le 12 janvier fait planer une ombre sur les autorités azerbaïdjanaises qui ont porté ces accusations mensongères, mais aussi sur les autorités géorgiennes qui n'ont pas empêché son transfert illégal depuis leur territoire.
« Afghan Mukhtarli est un prisonnier d’opinion et doit être libéré immédiatement et sans condition. »
Complément d’information
Afghan Mukhtarli a fui l'Azerbaïdjan pour la Géorgie en 2014, car il craignait des persécutions en raison de son travail journalistique. Il a poursuivi son journalisme d'investigation sur la corruption au sein du gouvernement azerbaïdjanais depuis la Géorgie.
Afghan Mukhtarli a disparu de la capitale géorgienne, Tbilissi, le 29 mai 2017. Le lendemain, il a refait surface de l'autre côté de la frontière, en détention pour des accusations forgées de toutes pièces, à savoir franchissement illégal de la frontière et résistance aux forces de l'ordre. Il a raconté à son avocat que des hommes parlant géorgien et vêtus d'uniformes des forces spéciales géorgiennes l’ont enlevé et lui ont fait franchir illégalement la frontière.
Les autorités géorgiennes n'ont pas dûment enquêté sur l'enlèvement présumé d'Afghan Mukhtarli. La Géorgie a ouvertement nié l'implication de ses unités chargées de l’application des lois, mais n'a offert aucune alternative ni aucune explication fiable sur la manière dont le journaliste est réapparu de l'autre côté de la frontière en Azerbaïdjan.