• 4 Sep 2025
  • Nigeria
  • Communiqué de presse

Nigeria. Shell demeure responsable du nettoyage et de la dépollution malgré son désinvestissement

En réaction à la récente publication de la lettre adressée par sept rapporteurs spéciaux des Nations unies à Shell, Eni et d’autres compagnies pétrolières ainsi qu’aux gouvernements du Nigeria et des pays où siègent ces compagnies au sujet de la pollution historique du delta du Niger, Isa Sanusi, directeur d’Amnistie internationale Nigeria, a déclaré :

« Amnistie internationale mène un travail de recherche et de campagne sur la question de la pollution pétrolière au Nigeria depuis les années 1990. Les rapporteurs spéciaux des Nations unies ont conclu comme nous que les déversements répétés d’hydrocarbures dans le delta du Niger constituent des atteintes aux droits humains. Pour toute atteinte aux droits humains, il doit y avoir réparation. Shell et les autres compagnies responsables de déversements de pétrole dans la région doivent donc nettoyer les zones touchées et indemniser les populations locales pour les décennies de préjudice causé par ces violations.

« Nous les appelons à se désinvestir de leurs actifs et de leurs activités de manière responsable, en veillant à respecter les droits humains et l’environnement. Ce n’est pas parce que Shell a récemment vendu sa filiale nigériane que cela dégage l’entreprise de sa responsabilité pour ses actions passées. »

Complément d’information

Dans leur lettre à Shell, les rapporteurs spéciaux des Nations Unies soulignent : « Les déversements répétés d’hydrocarbures dans le delta du Niger pendant plusieurs décennies ont gravement porté atteinte au droit à la vie, au droit à un environnement propre, sain et durable sans substances toxiques, au droit au meilleur état de santé susceptible d’être atteint, au droit à l’eau potable, au droit à un niveau de vie suffisant, au droit à l’alimentation, au droit au logement, aux droits culturels, au droit d’accéder à l’information et au droit d’accéder à des voies de recours. »

Ils ont également écrit que le Nigeria « sert d’expérience pour le désinvestissement sans nettoyage » et qu’il est « donc d’une importance cruciale de prendre pleinement en compte les atteintes aux droits humains occasionnées par la forme de désinvestissement actuellement utilisée par les compagnies pétrolières, d’y remédier efficacement et d’indemniser les victimes ».

La réponse de Shell peut être consultée ici.