Eswatini. Les autorités doivent libérer sans condition Mthandeni Dube et Bacede Mabuza
En réaction à l’annonce d’une grâce royale conditionnelle accordée le 5 novembre 2025 à l’ancien parlementaire Mthandeni Dube, qui a entraîné sa libération sous surveillance, Vongai Chikwanda, directrice régionale adjointe pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnesty International, a déclaré :
« La remise en liberté de Mthandeni Dube est certainement un soulagement pour sa famille, mais la justice demeure incomplète tant que ses droits fondamentaux sont restreints par des conditions drastiques et que Bacede Mabuza, arrêté avec lui, est toujours en prison. Mthandeni Dube et Bacede Mabuza n’auraient jamais dû être emprisonnés pour avoir exercé pacifiquement leurs droits humains. Les autorités de l’Eswatini doivent libérer immédiatement et sans condition Bacede Mabuza et annuler les condamnations injustes de ces deux anciens parlementaires.
« La libération de Mthandeni Dube est soumise à de lourdes limitations de ses droits fondamentaux, notamment l’interdiction de toute activité politique, de parler en public et de communiquer avec des médias, ainsi que des restrictions en matière de déplacements et de résidence. Ces conditions, imposées sous la surveillance de l’administration pénitentiaire, limitent abusivement ses droits humains et prolongent de facto sa peine au-delà des murs de la prison.
« La criminalisation dont Mthandeni Dube et Bacede Mabuza continuent de faire l’objet met en lumière la répression permanente de la dissidence pacifique en Eswatini. Les autorités du pays doivent prendre des mesures immédiates et efficaces pour protéger l’espace civique, et respecter et protéger les droits humains de toutes les personnes, notamment la liberté d’expression et d’association. »
Complément d’information
Les parlementaires Bacede Mabuza et Mthandeni Dube ont été arrêtés le 25 juillet 2021 après avoir soutenu des appels à une réforme constitutionnelle et démocratique en Eswatini. Le 31 juillet 2024, ils ont été condamnés à 85 ans et 58 ans d’emprisonnement respectivement, au titre de la Loi de 2008 relative à la répression du terrorisme et de la Loi de 1938 relative à la sédition et aux activités subversives. Le 25 juillet 2025, Amnesty International a déclaré considérer ces deux hommes comme des prisonniers d’opinion.
Le 5 novembre 2025, l’administration pénitentiaire a annoncé qu’une grâce royale conditionnelle avait été accordée à Mthandeni Dube, soumise à de fortes restrictions concernant son activité politique, sa communication publique et ses déplacements. Bacede Mabuza continue de purger sa peine de 85 ans d’emprisonnement, qui a été prononcée en vertu de lois répressives et à l’issue d’une procédure ne respectant pas les normes internationales d’équité des procès.