Inde. Les autorités doivent protéger les manifestant·e·s qui réclament justice après le viol en réunion et le meurtre d’une médecin à Kolkata
En réaction à la violente attaque menée mercredi 14 août 2024 par une bande non identifiée contre des manifestant·e·s qui dénonçaient le viol en réunion et le meurtre odieux d’une femme médecin à Kolkata (Calcutta), en Inde, Aakar Patel, président du bureau exécutif d’Amnistie internationale Inde, a déclaré :
« Cette attaque et ces manœuvres d’intimidation choquantes visant des manifestant·e·s pacifiques qui ne faisaient que réclamer justice pour le viol et le meurtre barbares d’une médecin à Kolkata sont odieuses.
« Les autorités ont l’obligation de faciliter l’exercice du droit à la liberté de réunion pacifique et de protéger les manifestant·e·s des violences, y compris commises par des agents non gouvernementaux, par exemple des immixtions ou violences injustifiées commises par d’autres membres du public ou des contre-manifestant·e·s. L’absence de réaction à ces tentatives d’empêcher la population d’exercer ses droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique ne va qu’accroître la frustration et la colère à l’égard des autorités.
« Nous appelons les autorités indiennes à veiller à ce que les responsables de l’attaque contre les manifestant·e·s pacifiques aient à rendre des comptes et soient traduits en justice dans le cadre de procès équitables. Par ailleurs, en tant que principal organe en charge de l’affaire, le Bureau central d’enquêtes (CBI) doit mener dans les meilleurs délais une enquête exhaustive, impartiale et indépendante sur le viol et le meurtre odieux de la femme médecin au Centre hospitalier universitaire R. G. Kar de Kolkata. Tout retard injustifiable dans l’enquête ne fera qu’entretenir le climat de peur, d’impunité et d’incertitude. »
Complément d’information
Le 9 août 2024, une médecin stagiaire de 31 ans a été victime d’un viol en réunion suivi d’un meurtre au Centre hospitalier universitaire R. G. Kar de Kolkata, capitale de l’État du Bengale occidental, dans l’est de l’Inde. Ce crime a déclenché une vague de manifestations dans tout le pays.
Le 13 août, la haute cour de Kolkata a transféré l’affaire au Bureau central d’enquêtes (CBI), invoquant un manque d’avancées significatives et un risque de destruction de preuves. La cour a aussi constaté de sérieuses défaillances de la part de l’administration hospitalière.
Le 14 août, des personnes non identifiées ont attaqué des membres du personnel qui manifestaient pacifiquement et ont vandalisé une partie des locaux du centre hospitalier universitaire R. G. Kar, un hôpital public.
Un des médecins qui participait à la manifestation et a été témoin de l’attaque a raconté à Amnistie internationale qu’un groupe de personnes avait agressé plusieurs manifestant·e·s, dont des membres du personnel médical, qui ont été légèrement blessés. Les forces de police présentes sur place n’ont pas été en mesure d’arrêter l’attaque, et les appels téléphoniques aux services d’urgence passés par des manifestant·e·s pour demander des renforts sont restés sans réponse.
Depuis, les manifestations se sont multipliées dans le pays pour réclamer une enquête rapide et une nouvelle loi contre les violences visant le personnel médical.