Eswatini. Les autorités doivent mettre fin au harcèlement et à l’intimidation de Tanele Maseko
Réagissant aux informations sur l’arrestation de Tanele Maseko, la veuve de l’avocat spécialiste des droits humains Thulani Maseko, et de plusieurs membres de sa famille le 27 mars 2024, au poste-frontière d’Oshoek, alors qu’ils entraient en Eswatini depuis l’Afrique du Sud, Vongai Chikwanda, directrice régionale adjointe pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnistie internationale, a déclaré :
« Les autorités de l’Eswatini doivent cesser d’instrumentaliser la justice pénale pour attaquer et harceler Tanele Maseko. Les autorités doivent lui rendre son passeport et son téléphone portable sans délai.
« Le harcèlement judiciaire de Tanele Maseko et de sa famille est une violation claire des droits humains, notamment du droit à la liberté, du droit à la liberté d’expression et du droit de circuler librement.
« La saisie du passeport et du téléphone portable de Tanele Maseko sans autorisation est une violation flagrante de son droit de circuler librement et de son droit à la liberté d’expression, des droits garantis par plusieurs traités internationaux relatifs aux droits humains, dont la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, auxquels l’Eswatini est partie.
« Au lieu d’utiliser le système de justice pénale pour prendre pour cible, intimider et harceler Tanele Maseko, les autorités de l’Eswatini doivent diligenter dans les meilleurs délais une enquête approfondie, impartiale, indépendante, transparente et efficace sur l’homicide de Thulani Maseko et traduire en justice les responsables présumés. »
Complément d’information
Le 27 mars 2024, à 21 h 41, Tanele Maseko a été informée par des agents à la frontière en Eswatini que son passeport avait été identifié comme appartenant à une personne recherchée, et a été arrêtée. L’agent a cité comme motif de son arrestation une enquête sur l’homicide de l’avocat spécialiste des droits humains Thulani Maseko, et son téléphone a été saisi.
Elle a été libérée le 28 mars, après avoir été interrogée au commissariat de police régional de Manzini.
Thulani Maseko a été abattu par des inconnus armés à son domicile de Luyengo, à Mbabane, le 21 janvier 2023. Son homicide est intervenu dans un contexte d’attaques croissantes contre les personnes critiquant l’État, un grand nombre de ces personnes ayant appelé à des réformes en Eswatini ou dénoncé des abus de pouvoir. Tanele Maseko a appelé publiquement à la justice pour son mari.