Recommandations au Canada pour les rencontres de la CCNUCC
L’Honorable Steven Guilbeault, C.P., député
Ministre de l’Environnement et du Changement climatique
ec.ministre-minister.ec@canada.ca
L'Honorable Mélanie Joly, C.P., députée
Ministre des Affaires étrangères
Melanie.joly@internationale.gc.ca
Chambre des communes
Ottawa (Ontario)
K1A 0A6
Objet : Recommandations au Canada pour les rencontres de la CCNUCC
Madame la Ministre,
Monsieur le Ministre,
À l’approche de la conférence de Bonn sur le climat en juin 2024 et de la COP29 en novembre 2024, je vous écris pour vous transmettre la synthèse des recommandations adressées aux parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) pour une action pour le climat conforme aux droits humains en 2024 d’Amnistie internationale (Index : IOR 40/8022/2024).
Tandis que nous nous approchons dangereusement du seuil de réchauffement de 1,5°C au-delà des niveaux de l’ère préindustrielle, le changement climatique produit chaque jour des conséquences dévastatrices pour les droits humains. Les scientifiques s’accordent sur l’urgence d’abandonner équitablement les énergies fossiles pour avoir une chance de nous en tenir à cette limite et ainsi éviter les pires dommages pour les droits humains. Nous savons également que les conséquences de plus en plus graves du changement climatique touchent dès à présent de manière disproportionnée les personnes qui y contribuent le moins. En effet, les femmes, les enfants, les personnes âgées, les personnes racisées, les Peuples autochtones et les personnes en situation de handicap dans les pays à faible revenu sont les moins responsables du changement climatique. Par conséquent, dans notre synthèse, nous formulons les recommandations suivantes :
- Fonder les décisions sur les normes et le droit relatifs aux droits humains en vue d’obtenir la justice climatique.
- Augmenter considérablement le financement climatique conformément au principe du pollueur-payeur, l’obligation de fournir une coopération et une aide internationales, procéder à une réforme du système fiscal international et à une restructuration de la dette.
- Financer et procéder à l’abandon complet, rapide et équitable des énergies fossiles, avec l’objectif d’atteindre zéro émission d’ici 2050.
- Mener des actions en vue de faire de la justice climatique une réalité en remédiant aux failles du système économique actuel, lui-même construit sur un modèle historique de racisme et de colonialisme qui reproduit des inégalités systémiques structurelles. Il est essentiel d’accélérer les efforts en vue d’abandonner la production et l’utilisation des énergies fossiles et d’opérer une transition juste vers une économie décarbonée.
- Garantir la participation d’une large gamme d’acteurs et d’actrices de la société civile et de représentant·e·s des Peuples autochtones dans les conférences et les assemblées de l’ONU sur le climat. Le respect de la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique est crucial pour garantir une participation de l’ensemble de la société civile dans toute sa diversité et sans discrimination.
Nous vous exhortons à saisir toutes les opportunités qui se présentent : les obligations des États en matière de droits humains doivent guider toutes les décisions sur le climat, à l’échelle nationale et internationale. Les principes, les normes et le droit relatifs aux droits humains aident à clarifier les étapes que les États doivent respecter pour instaurer des mesures efficaces qui protègeront toutes les personnes, sans discrimination, des pires conséquences du changement climatique et favoriseront l’exercice de leurs droits. Il est particulièrement important que toutes les décisions prises dans le cadre de la CCNUCC, ainsi que les politiques et les mesures climatiques régionales, nationales et infranationales, se concentrent sur les droits humains des Peuples autochtones, des personnes racisées, et des autres groupes à risque ou marginalisés, qui subissent de manière disproportionnée les effets de la crise climatique.
Veuillez trouver ci-joint une copie en français des messages principaux et des recommandations d’Amnistie internationale et la note de breffage en anglais. Une copie en français vous sera envoyée dès qu’elle sera disponible.
Nous serions heureuses de pouvoir en discuter avec vous très bientôt. Nous vous invitons à contacter Colette Lelièvre, responsable de campagne (clelievre@amnistie.ca, 514-839-8568), pour convenir d’un rendez-vous dès que possible.
Je vous prie d’agréer, Madame la Ministre, Monsieur le Ministre, l’expression de ma considération respectueuse,
France-Isabelle Langlois
Directrice générale
Amnistie internationale Canada francophone