Bangladesh. Le gouvernement par intérim doit prendre des mesures immédiates pour protéger les hindous et les autres minorités
En réaction aux propos du conseiller en chef Muhammad Yunus, qui s’est adressé mardi 13 août 2024 à la minorité hindoue du Bangladesh et a appelé au respect des droits humains et de la liberté d’expression de toutes et tous, Babu Ram Pant, directeur régional adjoint d’Amnistie internationale pour l’Asie du Sud, a déclaré :
« L’appel à respecter les droits humains et la liberté d’expression de chacun·e est un premier pas bienvenu de la part du gouvernement par intérim du Bangladesh, mais il doit être suivi de toute urgence de mesures concrètes visant à offrir la justice, des réparations et des garanties de non-répétition.
« Amnistie internationale engage les autorités bangladaises à mener dans les meilleurs délais une enquête exhaustive, impartiale et indépendante sur les crimes commis contre les hindous, les ahmadis et les autres minorités, ainsi que sur les cas de violences collectives qui les ont accompagnés, et à faire en sorte que les responsables présumés soient jugés dans le cadre de procès équitables et transparents, excluant tout recours à la peine de mort.
« Le nouveau gouvernement par intérim doit garantir les droits à l’égalité, à la non-discrimination et à l’intégrité physique de toute personne et mettre un terme à la culture de la vengeance que le Bangladesh a connue jusqu’ici, et qui se traduit par des attaques contre les opposant·e·s politiques. Continuellement, les épisodes de violences collectives, la désinformation et le manque d’action de l’État pour protéger les minorités et donner aux victimes accès à la justice détruisent les vies des populations minoritaires du Bangladesh. »
Complément d’information
Le 13 août 2024, le conseiller en chef du gouvernement par intérim du Bangladesh, Muhammad Yunus, s’est adressé à la communauté hindoue. Ses déclarations sont intervenues peu après que des attaques de maisons, de commerces et de lieux de culte de minorités religieuses, comme les hindous et les ahmadis, ont été signalées à la suite de la démission du gouvernement de Sheikh Hasina, qui a suscité des inquiétudes quant à l’ordre public dans le pays.
Amnistie internationale avait déjà ces dernières années fait état d’attaques répétées contre les minorités au Bangladesh.