Inde. Les autorités doivent libérer immédiatement le journaliste cachemiri Irfan Mehraj
En réaction à l’arrestation à Srinagar d’un journaliste cachemiri, Irfan Mehraj, par l’Agence nationale d’enquêtes (NIA) dans le cadre d’une « affaire de financement du terrorisme », Aakar Patel, président du bureau exécutif d’Amnistie internationale Inde, a déclaré :
« L’arrestation du journaliste cachemiri Irfan Mehraj pour une affaire de terrorisme est une mascarade. Elle illustre une nouvelle fois la répression des droits humains, de la liberté de la presse et de la société civile qui sévit depuis longtemps dans le territoire de Jammu-et-Cachemire. La liberté d’expression et d’association continue d’être étouffée sans relâche dans cette région.
« Les défenseurs des droits humains comme Irfan Mehraj devraient être encouragés et protégés, et non persécutés. Cet homme doit être libéré immédiatement. La répression doit cesser. La criminalisation du travail légitime en faveur des droits humains est extrêmement préoccupante et les autorités doivent y mettre fin immédiatement.
« Les autorités indiennes doivent s’employer en priorité à mettre fin à l’impunité pour les violations des droits humains que des défenseur·e·s de ces droits et des journalistes ont le courage de recenser et de révéler, en particulier dans le territoire de Jammu-et-Cachemire, et veiller à ce que les défenseur·e·s et militant·e·s des droits humains puissent travailler dans un environnement sûr et favorable sans crainte de représailles. »
Complément d’information
Irfan Mehraj a été arrêté à Srinagar le 20 mars par l’Agence nationale d’enquêtes (NIA), au titre de dispositions diverses du Code pénal indien et de la Loi relative à la prévention des activités illégales.
Il est le fondateur de Wande Magazine et travaille aujourd’hui comme rédacteur en chef du site TwoCircles.net. Il a également collaboré avec de grands médias d’information tels que The Indian Express, Al Jazira, Himal Southasian, DW et TRT World.
Selon une déclaration de la NIA, Irfan Mehraj a travaillé au sein de la Coalition de la société civile de Jammu-et-Cachemire (JKCCS), qui « a financé des activités terroristes ». Il a collaboré avec le militant et défenseur des droits humains cachemiri Khurram Parvez.
L’an dernier, Amnistie internationale et dix autres organisations de défense des droits humains de premier plan ont demandé la libération immédiate et sans condition de Khurram Parvez, qui a été arrêté le 22 novembre 2021 pour des accusations de terrorisme et d’autre nature motivées par des considérations politiques. Amnistie internationale a également rassemblé des informations sur la répression intensive que subissent les journalistes et les défenseur·e·s des droits humains dans le territoire de Jammu-et-Cachemire, où elle a relevé au moins 60 cas de ce type depuis août 2019. L’organisation a aussi déjà appelé les autorités indiennes à abroger ou modifier en profondeur la Loi relative à la prévention des activités illégales, dont les dispositions sont draconiennes.