Inde. Les autorités doivent immédiatement faire le nécessaire pour remédier à la situation d’urgence sanitaire due à la pollution atmosphérique
Réagissant aux informations indiquant que la pollution atmosphérique à Delhi demeure « grave » depuis une semaine, alors qu’un épais brouillard toxique enveloppe la capitale indienne, Ann Harrison, conseillère pour le climat à Amnistie internationale, a déclaré :
« La situation d’urgence concernant la qualité de l’air est un problème qui n’est ni nouveau, ni apparu subitement. L’absence de protection de la population par les autorités face à l’exposition à la pollution atmosphérique à Delhi et dans ses environs risque de porter atteinte à ses droits fondamentaux à la vie et à la santé. Les mesures nécessaires doivent à tout prix être prises pour éviter ce coût humain de la pollution atmosphérique.
« Le changement climatique et la qualité de l’air sont inextricablement liés, car ce sont les mêmes polluants qui causent le changement climatique et qui dégradent la qualité de l’air, ce qui menace les droits des personnes à la vie, à la santé et à un environnement sain. Les populations marginalisées comme les travailleurs journaliers et les personnes qui vivent dans des logements inadéquats et avec un accès restreint aux services de santé sont touchées de façon disproportionnée par les problèmes de santé liés à la pollution.
« Le gouvernement indien doit, en collaboration avec les gouvernements respectifs des États de Delhi, de l’Uttar Pradesh, d’Haryana et du Pendjab faire bien davantage pour mettre en œuvre de façon efficace leur plan d’action contre la pollution afin de remédier à une très grave crise sanitaire qui met la santé et la vie des personnes en danger.
« L’Inde n’est pas le seul pays concerné par ce problème puisque les niveaux de pollution dans les pays voisins sont également en augmentation, avec au moins six villes du sous-continent qui figurent aux premiers rangs du classement des villes les plus polluées à l’échelle mondiale.
« La communauté internationale doit agir et apporter son soutien à ces pays afin de protéger la santé publique et les droits humains partout dans le sous-continent, notamment en procurant un financement adéquat pour l’atténuation, l’adaptation et la réponse aux pertes et préjudices ; cette aide doit venir des pays à revenu élevé, en particulier du G20 et des producteurs à revenu élevé d'énergies fossiles, spécialement de ceux qui portent la plus grande responsabilité pour les émissions de gaz à effet de serre et à qui incombe la plus grande obligation de procurer un financement. »
Complément d’information
La semaine dernière, les écoles ont été fermées à Delhi à cause de la pollution atmosphérique, l’indice de qualité de l’air ayant atteint le niveau 500, qui représente la plus haute valeur et 100 fois le seuil à ne pas dépasser pour un environnement sain qui a été fixé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La situation demeurait « grave » dimanche, alors qu’un brouillard toxique enveloppait la capitale indienne et que les habitant·e·s se plaignaient de maux de têtes et de picotements dans les yeux.
Selon la Commission centrale de contrôle de la pollution indienne, les niveaux de pollution enregistrés à Delhi en octobre n’avaient jamais été aussi mauvais depuis 2020.
Les villes de Lahore, au Pakistan, et de Dacca, au Bangladesh, sont elles aussi confrontées à une grave pollution atmosphérique./ END