Singapour. Il faut stopper la reprise des pendaisons après deux ans sans exécutions
En réaction aux informations selon lesquelles le gouvernement de Singapour prévoit de reprendre les exécutions dès mercredi 16 février, Rachel Chhoa-Howard, chercheuse sur Singapour à Amnistie internationale, a déclaré :
« Après plus de deux années sans aucune exécution en 2020 et 2021, il est consternant que le gouvernement de Singapour prévoie de recommencer sous peu cette pratique cruelle. L’exécution de personnes qui ont été condamnées automatiquement à la peine de mort pour des infractions liées à la législation sur les stupéfiants est une violation de restrictions au titre du droit international.
« Il est temps que Singapour réinstaure un moratoire sur la peine de mort, à titre de première étape vers l’abolition. La tendance mondiale en faveur de l'abolition continue sans relâche, et la majorité des gouvernements du monde ont aboli ce châtiment cruel dans leur législation ou dans la pratique. Entre autres exemples, la Malaisie, voisine de Singapour, observe un moratoire officiel sur les exécutions depuis juillet 2018 et s’apprête à étudier les alternatives à la peine de mort dès la fin du mois de février. »
Complément d'information
La dernière exécution signalée à Singapour remonte à novembre 2019. Amnistie internationale a reçu des informations selon lesquelles au moins deux exécutions sont prévues pour le mercredi 16 février.
Plus des deux tiers des pays du monde ont aboli la peine de mort en droit ou en pratique. La Malaisie, voisine proche de Singapour, observe un moratoire officiel sur les exécutions depuis 2018 et étudie la possibilité de faire de nouvelles réformes dès la fin du mois de février 2022.
Dans une autre affaire qui date de la fin d’année 2021, les autorités singapouriennes ont programmé l’exécution de Nagaenthran K Dharmalingam, ressortissant malaisien, pour des infractions liées à la législation sur les stupéfiants.
Plusieurs experts médicaux ont déterminé qu’il présentait un fonctionnement intellectuel à la limite du retard mental et des déficiences cognitives, susceptibles d’avoir un impact sur sa capacité à évaluer les risques et sur son récit des circonstances de l’infraction.
Face à la mobilisation internationale, son audience d’appel de dernière minute a été repoussée plusieurs fois, et est actuellement prévue pour le mois de mars. Amnistie internationale s’oppose catégoriquement à la peine de mort dans tous les cas et en toutes circonstances.