Bélarus. Il faut libérer immédiatement la journaliste condamnée à huit ans de prison pour des accusations fictives de « trahison d’État »
En réaction aux informations selon lesquelles un tribunal du Bélarus a condamné la journaliste de Belsat TV Katsyaryna Andreeva à huit ans d’emprisonnement pour des accusations de « trahison d’État » montées de toutes pièces, Marie Struthers, directrice pour l’Europe de l’Est et l’Asie centrale à Amnistie internationale, a déclaré :
« L’appareil répressif d’Alexandre Loukachenko continue de broyer les courageux journalistes et militant·e·s. Chaque jour apporte de nouvelles décisions judiciaires injustes et terribles. »
« Aujourd’hui, Katsyaryna Andreeva, qui purge déjà une peine injuste de deux ans de prison, a reçu une peine supplémentaire de huit ans de prison à l’issue d’une parodie de procès à caractère politique. Elle est sous le coup de chefs d’accusation absurdes et sans fondement uniquement en raison de son travail courageux en tant que journaliste.
« Katsyaryna Andreeva et toutes les autres personnes critiques des autorités du Bélarus, détenues uniquement pour avoir exercé pacifiquement leur droit à la liberté d’expression, doivent être libérées immédiatement et sans conditions, et toutes les charges qui pèsent sur elles doivent être abandonnées. »
Complément d’information
Le 13 juillet 2022, après une semaine de délibérations, le tribunal régional de Homel au Bélarus a condamné, la journaliste de Belsat TV Katsyaryna Andreeva à huit ans de prison. Elle était accusée de « trahison d’État » sans qu’aucun autre détail ne soit révélé ni aucune preuve avancée pour étayer cette allégation. Les autorités du Bélarus appliquent régulièrement des restrictions à toutes les informations concernant les procédures pénales à l’encontre de leurs critiques, en menaçant toute révélation à ce sujet de faire l’objet de poursuites pénales.
Le 18 février 2021, un tribunal de Minsk a déclaré Katsyaryna Andreeva et sa collègue Daria Chultsava coupables dans une autre affaire pour « organisation et préparation d’actions troublant gravement l’ordre public, ou pour participation active à ceux-ci » (article 342(1) du Code pénal du Bélarus). Les accusations retenues contre elles ont pour origine leur diffusion en direct sur Internet d’une manifestation le 15 novembre 2020. Les deux journalistes ont alors été condamnées à deux ans de prison, et ces peines arriveront à leur terme en septembre 2022. Katsyaryna Andreeva serait alors tenue de purger la nouvelle peine de prison à partir de cette date.