• 8 avr 2021
  • International
  • Communiqué de presse

Victoires de 2020 : Progrès en matière de droits sexuels et reproductifs

En 2020, plusieurs pays ont pris des mesures importantes pour étendre leur protection des droits des femmes et des filles.

Réforme des lois sur le viol

En 2020, des victoires ont permis de modifier la définition juridique du viol dans un certain nombre de pays. Par exemple, le Danemark a finalement reconnu dans sa loi que les rapports sexuels sans consentement sont des viols, ce qui constitue une victoire importante pour les droits des femmes dans un pays où le viol est très peu signalé et où les chances de poursuites ou de condamnations sont très minces, même si les victimes se rendent à la police. Amnistie internationale a fait campagne dans plusieurs pays européens pour réformer les définitions juridiques du viol, en passant d'une définition fondée sur la contrainte à une définition fondée sur le consentement, notamment dans le cadre de la campagne Parlons-en.  L'Espagne a annoncé un projet de loi visant à définir le viol comme une relation sexuelle sans consentement, conformément aux normes internationales relatives aux droits humains. Cette annonce fait suite à des affaires de viol collectif très médiatisées dans lesquelles le système judiciaire a laissé tomber les victimes, notamment l'affaire dite de « La Manada » (meute de loups), dans laquelle un tribunal de première instance a estimé que cinq hommes n'étaient coupables que de l'infraction mineure d'abus sexuel.

Lutte contre les violences sexistes

En 2020, plusieurs réformes juridiques ont permis de faire avancer la lutte contre les violences sexistes dans la bonne direction.  L'Assemblée nationale de Corée du Sud a adopté des lois qui alourdissent les peines pour les crimes sexuels numériques, le gouvernement soudanais a introduit une législation criminalisant les mutilations génitales féminines, et le Parlement du Koweït a approuvé un projet de loi criminalisant la violence domestique et offrant aux victimes de cette violence des services juridiques, de soins médicaux et de réhabilitation.


Dépénalisation de l'avortement

L''Argentine a légalisé l'avortement en décembre 2020, le président Alberto Fernández ayant tenu sa promesse de campagne d'envoyer un projet de loi historique au Congrès, après des années de campagne menée par des défenseurs des droits des femmes, dont Amnistie internationale. L'Argentine a rejoint d'autres pays qui ont pris des mesures pour libéraliser l'accès à l'avortement, comme l'Irlande du Nord et la Corée du Sud. 

Protection des élèves enceintes

En Sierra Leone, le gouvernement a annulé l'interdiction faite aux filles enceintes d'aller à l'école et de passer des examens, après cinq années de travail d'Amnistie et d'autres partenaires, qui ont notamment mené des recherches, des campagnes et une action stratégique réussie devant la Cour de justice de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).