Les autorités doivent mettre fin aux discriminations contre les personnes LGBTI
Les autorités ghanéennes doivent immédiatement mettre fin aux discriminations visant les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI) et protéger celles qui défendent leurs droits, a déclaré Amnistie internationale le 3 mars après avoir reçu des informations faisant état d’une descente de police dans les bureaux de l’association LGBT+ Rights Ghana, ouverts le 31 janvier à Accra (la capitale), qui a débouché sur la fermeture du lieu.
Au Ghana, les relations sexuelles entre hommes consentants sont encore punies par la loi. Au cours du week-end des 27 et 28 février, plusieurs médias ont rapporté que le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, avait déclaré lors d’un rassemblement religieux que le mariage entre personnes de même sexe ne serait jamais légalisé pendant son mandat.
D’après des informations obtenues par Amnistie internationale, le 24 février 2021, le local de LGBT+ Rights Ghana a subi une descente des forces de sécurité et a été fermé. Avant cet événement, des dignitaires religieux et des responsables politiques indignés avaient publiquement appelé à sa fermeture.
Ouverts le 31 janvier, les bureaux de LGBT+ Rights étaient loués à un propriétaire qui, selon certaines sources, a ensuite dénoncé cette association aux autorités et déclaré qu’il ne tolèrerait pas des activités de soutien aux droits des personnes LGBTI sur sa propriété.
Sur son compte Twitter officiel, LGBT+ Rights Ghana a confirmé que cette descente avait eu lieu et indiqué que la sécurité de ses militant·e·s était menacée. L’association a ajouté que des chefs traditionnels avaient auparavant menacé de mettre le feu au local, et que la police n’était pas intervenue.
Amnistie internationale demande à nouveau aux autorités ghanéennes de reconnaître publiquement la légitimité et l’importance du travail des militant·e·s des droits humains, y compris celles et ceux défendant les droits des LGBTI, qui ont le droit de mener leurs activités sans discrimination ni craintes de représailles, conformément à la Déclaration des Nations unies sur les défenseurs des droits de l’homme de 1998.
Notre organisation rappelle l’existence de la résolution de 2014 adoptée par la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, qui invite les « États parties à s’assurer que les défenseurs des droits de l’homme exercent leurs activités dans un environnement propice exempt de stigmatisation, de représailles ou de poursuites pénales en raison de leurs activités de défense des droits de l’homme y compris les droits des minorités sexuelles ».
L’année dernière, Amnistie internationale a mis en évidence les discriminations et les violences que les personnes LGBTI continuaient de subir, dans un contexte ou des dignitaires religieux, des responsables politiques et des médias redoublaient de violence verbale à leur encontre. Les projets visant à mettre en place dans les écoles un programme d’éducation sexuelle complet, en 2019, se sont heurtés à l’indignation du public, largement alimentée par la crainte que ce nouveau programme ne comprenne un enseignement au sujet de l’homosexualité au Ghana.