Cuba. Le refus d’autoriser une manifestation montre une nouvelle fois l’intolérance face à la liberté d'expression
À la suite de la réponse négative apportée par le gouvernement cubain aux demandes de la société civile en faveur d’une Marche civique pour le changement, prévue pour le 15 novembre et qui a pour objectif de réclamer la libération de militants et militantes détenus pour avoir exercé leurs droits, notamment depuis les manifestations historiques du 11 juin, ainsi que le respect des droits humains et une solution aux différends à travers le dialogue, Erika Guevara Rosas, directrice d’Amnistie internationale pour les Amériques, a déclaré :
« Ces dernières semaines, dans plusieurs provinces du pays, des groupes de personnes ont soumis des demandes aux autorités locales pour obtenir l’autorisation de mener des marches pacifiques, organisées de façon claire et bien définie comme une forme d’exercice légitime de leur droit à la liberté d'expression. Et au lieu de veiller au respect de ce droit, le gouvernement du président Miguel Díaz-Canel a déclaré que ces marches civiques sont “illicites” et “anticonstitutionnelles”, violant ainsi à nouveau le droit de manifester pacifiquement à Cuba. »
« Amnistie internationale a reçu des informations faisant état de détentions arbitraires de militants et militantes, et d’actes d’intimidation, de harcèlement et de surveillance de la part d’agents des forces de sécurité visant des personnes qui ont répondu à l’appel à manifester du groupe Archipiélago. La réaction des autorités est conforme à la politique de répression en vigueur depuis des dizaines d’années à Cuba, qui érige en infraction les manifestations pacifiques et au titre de laquelle des Cubains et Cubaines de tous horizons sont jetés en prison et maltraités uniquement pour avoir exprimé leur opinion. Amnistie internationale observe les agissements des autorités, afin d’être en mesure de dénoncer tout acte de répression contre quiconque manifesterait. »
« La communauté internationale ne doit pas oublier les centaines de personnes arrêtées pendant les manifestations historiques du 11 juin dernier uniquement pour avoir exercé leurs droits de façon pacifique, ni les six personnes prisonnières d’opinion, qualifiées ainsi par Amnistie internationale peu après les faits dans un geste symbolique envers les nombreuses centaines d’autres personnes qui méritent certainement ce statut, qui doivent être libérées immédiatement et sans condition. »