Repousser le conditionnement du versement des fonds risque d’aggraver l’érosion des droits en Pologne et en Hongrie
Réagissant à la décision du Conseil européen de poursuivre son projet en vue de veiller à ce que les pays bénéficiant de fonds du budget de l’Union européenne respectent les droits fondamentaux, Eve Geddie, directrice du Bureau d’Amnistie internationale auprès des institutions européennes, a déclaré :
« Compte tenu de la gravité de la situation de l’état de droit en Hongrie et en Pologne, où les juges et les médias indépendants sont assiégés, il est tout à fait logique que le Conseil européen ait décidé de veiller, grâce à un “mécanisme de conditionnement”, à ce que les pays bénéficiant de fonds du budget de l’Union européenne respectent les droits fondamentaux. »
« Cependant, le report de la mise en œuvre de ce mécanisme de conditionnement est un revers qui permettra une poursuite de la répression des droits et libertés des populations polonaise et hongroise par leurs autorités respectives. Cela permettra des préjudices irréparables pour les droits humains en Pologne et en Hongrie, ainsi que pour l’état de droit dans toute l’Union européenne. »
« L’UE et ses États membres doivent continuer d’user de tous les instruments juridiques, financiers et politiques, notamment l’article 7 du Traité sur l’Union européenne, déjà à leur disposition pour protéger les droits humains et défendre l’état de droit. »