Il faut enquêter sans délai sur la mort de manifestant·e·s à Fata Borno
En réaction aux violences commises le 13 juillet par une milice armée affiliée aux forces de sécurité soudanaises qui ont fait neuf morts et plus de 17 blessés parmi les manifestant·e·s à Fata Borno, dans le Darfour du Nord, Deprose Muchena, directeur pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnistie internationale, a déclaré :
« Au Darfour, les habitant·e·s ont le droit de se faire entendre et de manifester pacifiquement. Les autorités au Soudan doivent revoir immédiatement leurs opérations sécuritaires au Darfour afin de protéger effectivement les civil·e·s contre ces attaques délibérées, menées en l’absence de toute provocation par des milices armées.
« Elles doivent aussi mener rapidement des investigations efficaces et impartiales sur les homicides de manifestant·e·s et sur toutes les allégations de graves violations des droits humains commises par la milice. Elles doivent mettre un terme à l’impunité dont jouissent les forces de sécurité et les groupes armés qui infligent douleur, souffrance et mort à la population du Darfour depuis 17 ans. Aujourd’hui, il est temps d’amener ceux dont la responsabilité pénale serait engagée dans ces attaques à rendre des comptes devant la justice dans le cadre de procès équitables – ainsi que les forces de sécurité stationnées dans le secteur et sous la surveillance desquelles ces attaques se poursuivent.
« Enfin, les autorités doivent permettre aux organisations humanitaires d’accéder librement et en toute sécurité à cette zone, pour qu’elles puissent fournir une aide humanitaire aux personnes déplacées dont les maisons ont été pillées et incendiées par les milices armées. »
Complément d’information
La population de Fata Borno a commencé à manifester le 6 juillet pour réclamer plus de sécurité, la protection des cultures et le renvoi des dirigeants issus du régime de l’ancien président Omar el Béchir.
La population du Darfour subit les attaques meurtrières menées par les milices armées et est prise au piège des combats opposant ces milices aux forces gouvernementales. Depuis 2003, ces violences ont fait plus de 300 000 morts et plus de 2 millions de personnes ont dû quitter leur foyer.
La Cour pénale internationale (CPI) a décerné des mandats d’arrêt contre quatre représentants du gouvernement soudanais, dont l’ancien président Omar el Béchir, pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide commis contre la population du Darfour.
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