Un membre du personnel d’Amnistie va parler devant le Conseil des droits de l'homme de l’ONU de l’interdiction de voyager à laquelle il a été soumis à titre punitif
Dans le cadre d’une campagne internationale en cours, Laith Abu Zeyad, chargé de campagne à Amnistie internationale sur Israël et les territoires palestiniens occupés – il est palestinien et vit en Cisjordanie occupée – va parler demain au Conseil des droits de l'homme de l’ONU de l’interdiction de voyager à laquelle le soumettent les autorités israéliennes depuis octobre 2019 pour des « raisons de sécurité » non révélées.
« Le fait de pouvoir s’adresser au Conseil des droits de l'homme va permettre d’attirer l’attention sur les terribles effets que cette interdiction de voyager à caractère punitif a eus sur la vie personnelle et professionnelle de ce militant des droits humains, a déclaré Saleh Hegazi, directeur pour le Moyen-Orient à Amnistie internationale.
« Les autorités israéliennes doivent lever cette interdiction de voyager, qui est directement liée au travail de défense des droits humains de notre collègue, et veiller à ce que cet homme et les autres défenseur·e·s des droits humains puisse continuer de mener leur travail essentiel sans crainte de représailles.
Le 31 mai, le tribunal de district de Jérusalem a examiné la requête d’Amnesty demandant la levée de cette interdiction de voyager illégale. Cependant, le juge a pris une décision qui représente un grave revers pour la justice et témoigne d’un total mépris pour l’importance des droits humains, en acceptant la position de l’Agence de sécurité israélienne basée sur des « informations secrètes » que notre avocat n’a pas été autorisé à examiner et qu’il n’a donc pas pu contester, en violation flagrante des droits à une procédure équitable. La cour n’a pas encore rendu sa décision, mais le juge a clairement indiqué qu’il va décider d’entériner l’interdiction de voyager. Amnistie internationale entend à présent contester l’interdiction de voyager devant la Cour suprême israélienne.
L’interdiction de voyager à laquelle Laith Abu Zeyad a été soumis illustre une fois de plus la détermination des autorités à réduire au silence les organisations de défense des droits humains et les militant·e·s des droits humains qui critiquent le gouvernement. Elle met également en évidence le caractère cruel et inhumain de leur politique à l’égard des Palestinien·ne·s qui vivent sous occupation.
Complément d’information
Le 25 mars 2020, Amnistie internationale a soumis une requête au tribunal de district de Jérusalem demandant la levée de l’interdiction de voyager prononcée contre Laith Abu Zeyad.
En septembre 2019, Laith Abu Zeyad a déposé une demande de permis humanitaire au poste de contrôle militaire d’al Zaytoona (Hazatem), près de Jérusalem, afin de pouvoir accompagner sa mère qui devait recevoir des soins médicaux à Jérusalem. Sa demande a été rejetée le jour même pour des « raisons de sécurité », sans aucune autre explication.
En décembre dernier, les autorités ont refusé qu’il rende visite à sa mère atteinte d’un cancer, ce qui l’a empêché d’aller la voir avant qu’elle ne décède.
En juin 2018, Laith Abu Zeyad a fait partie des personnes arrêtées de manière arbitraire et torturées par les forces de sécurité palestiniennes durant la répression d’une manifestation organisée par des militant·e·s palestiniens à Ramallah.
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