• 11 juin 2020
  • États-Unis
  • Communiqué de presse

Alors que les manifestations continuent partout dans le monde, les technologies de reconnaissance faciale doivent être interdites

Alors que les manifestations déclenchées par le meurtre de George Floyd ont un effet boule de neige avec des appels au changement partout dans le pays, et partout dans le monde, Amnistie internationale demande l’interdiction de l’utilisation par la police des technologies de reconnaissance faciale à des fins de surveillance de masse, ainsi que la fin de la discrimination raciale dans les opérations de maintien de l’ordre et du profilage ethnique des personnes noires.

« Les personnes noires partout dans le pays font déjà l’objet d’atteintes disproportionnées à leur droit au respect de la vie privée et à leurs autres droits fondamentaux, et cette surveillance ne fait qu’accroître les risques d’abus, a déclaré Michael Kleinman, directeur de la Silicon Valley Initiative d’Amnistie internationale États-Unis. Nous observons ces violations de façon quotidienne, les services de police dans tout le pays utilisant les technologies de reconnaissance faciale pour procéder à l’identification des manifestant·e·s.

« Le simple risque d’être soumis à une surveillance à un effet paralysant sur des personnes qui auraient autrement exercé leur droit de manifester. Au lieu de violer quotidiennement dans la rue les droits fondamentaux des personnes, les agents des forces de l’ordre devraient soutenir le droit qu’ont les gens de manifester contre ces homicides, et participer avec les différentes communautés à un dialogue nécessaire.

« La possibilité de faire partie d’une foule anonyme est ce qui permet à de nombreuses personnes de participer à des manifestations pacifiques en se sentant en sécurité. Au lieu d’utiliser ces technologies pour aggraver les craintes des gens, les forces de l’ordre devraient remplir leurs obligations quant au respect et à la facilitation du droit qu’ont les personnes de manifester pacifiquement. »

Les recherches qui ont été menées montrent systématiquement que les technologies de reconnaissance faciale traitent certains visages de façon moins précise que d’autres, et que cela dépend de plusieurs caractéristiques essentielles telles que la couleur de peau, l’appartenance ethnique et le genre, ce qui crée des inégalités autant en ce qui concerne les opérations de surveillance que les opérations de maintien de l’ordre. Il est tout aussi préoccupant de constater que les technologies de reconnaissance faciale ont été massivement adoptées ces dernières années, en particulier dans le domaine de l’application des lois.

Amnistie internationale demande l’interdiction totale de l’utilisation, du développement et de la vente des technologies de reconnaissance faciale à des fins de surveillance de masse par la police et par les autres organes de l’État aux États-Unis, ainsi que l’interdiction de l’exportation de ces systèmes à l’étranger.

 

Pour plus d’information, veuillez contacter : 

Khoudia Ndiaye | Directrice des communications et stratégies 

kndiaye@amnistie.ca | 514 766-9766 poste 5230 

@ndiayek_