Régularisation du statut des «anges gardiens» de la santé : une mesure positive mais peu inclusive
Montréal, le 14 août 2020 - Amnistie internationale accueille favorablement l’annonce du gouvernement fédéral, en coordination avec le gouvernement du Québec, de mettre sur pied un programme spécial de régularisation des demandeurs d’asile oeuvrant dans le domaine de la santé, en cette période de pandémie de COVID-19. Toutefois, l’organisation demeure hautement préoccupée par les exclusions de plusieurs catégories de personnes migrantes de ce programme, qui ont tout autant réalisé un travail de première ligne.
Le 10 août dernier Amnistie internationale adressait une lettre à Québec et à Ottawa, appelant les ministres Girault et Mendocino à envisager un programme beaucoup plus inclusif afin de garantir la protection des droits humains dans le contexte de pandémie sans précédent que nous vivons.
« Si nous voulons reconnaître le travail de première ligne réalisé par ces personnes, au risque important de leur santé, de leur sécurité et de leur vie, pour assurer les services essentiels et la sécurité de toutes et tous en temps de crise sanitaire, il ne faut pas se limiter aux personnes oeuvrant uniquement dans le système de santé. Dans les faits, beaucoup du travail essentiel, notamment dans le cadre de la chaîne alimentaire, dépend énormément de la main d’oeuvre des personnes migrantes à statut précaire», déclare France-Isabelle Langlois, directrice générale d’Amnistie internationale Canada francophone.
Au Québec comme au Canada, les personnes migrantes à statut précaire, temporaire ou en situation irrégulière, ont constitué une force de travail indispensable au cours des derniers mois, et notamment au plus fort de la pandémie de COVID-19. La pandémie a cependant aussi révélé, que ces personnes sont très souvent exploitées, notamment par des agences de placement et des employeurs peu soucieux d’offrir des conditions de travail décentes.
« Cette population comprend les demandeurs d’asile, mais aussi les travailleurs étrangers temporaires et les personnes sans statut. Notre système d’immigration et notre infrastructure du travail permet l’utilisation d’une main d’oeuvre migrante, racisée, et précaire ou temporaire pour combler des emplois essentiels qui ne sont pas du tout temporaires. », souligne France-Isabelle Langlois.
Dans le contexte actuel, le Canada et le Québec doivent envisager un programme extraordinaire, à la hauteur de la situation exceptionnelle que nous vivons. Notre société et notre économie sont en mesure d’accueillir ces personnes, à qui nous devons énormément, et il nous incombe d’assurer la stabilité de notre économie en humanisant notre système d’immigration, et ce, en assurant la protection et la réalisation des droits humains de toutes et tous.
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