La confirmation de la condamnation de quatre journalistes porte un coup à la liberté de la presse
Des porte-parole d’Amnistie internationale sont disponibles pour répondre aux questions des médias
En réaction à la décision de la cour d’appel de Ntahangwa, qui a confirmé les condamnations d’Agnès Ndirubusa, Christine Kamikazi, Egide Harerimana et Térence Mpozenzi, journalistes travaillant pour Iwacu, l’un des derniers médias indépendants du pays, Deprose Muchena, directeur pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnistie internationale, a déclaré :
« La décision de rejeter l’appel des journalistes d’Iwacu est à la fois décevante et injuste. Ils sont incarcérés pour avoir enquêté de manière pacifique et publié des articles sur des sujets d’intérêt public. Amnistie international estime que les quatre journalistes sont des prisonniers d’opinion, qui doivent donc être libérés immédiatement et sans condition.
« Nous invitons les autorités burundaises à garantir la protection pleine et entière du droit à la liberté d’expression et du droit d’avoir accès à l’information, et à mettre un terme à leurs manœuvres visant à faire taire les journalistes. »
Complément d’information
Agnès Ndirubusa, Christine Kamikazi, Egide Harerimana et Térence Mpozenzi, ainsi que leur chauffeur Adolphe Masabarakiza, ont été arrêtés le 22 octobre 2019 alors qu’ils se rendaient dans la province de Bubanza pour couvrir des affrontements.
Le 30 janvier 2020, les quatre journalistes ont été condamnés chacun à deux ans et demi d’emprisonnement et à une amende d’un million de francs burundais (environ 465 euros). Ils ont été reconnus coupables de « tentative impossible » d’atteinte à la sécurité intérieure de l’État – c’est-à-dire une tentative jugée impossible à aboutir pour des raisons non identifiées par les accusés. Adolphe Masabarakiza, qui avait été remis en liberté provisoire en novembre 2019, a été acquitté.
Au cours du procès, l’accusation a présenté à titre de preuve une blague envoyée via WhatsApp par l’un des journalistes à un collègue dans laquelle il disait qu’ils « allaient soutenir les rebelles ». La défense a présenté un autre message du même journaliste disant qu’ils allaient « s’intéresser à ces personnes qui veulent troubler la paix et les élections ».
Les journalistes ont fait appel de leur condamnation. Cet appel a été examiné le 6 mai par la cour d’appel de Ntahangwa, lors d’une audience qui s’est tenue devant le tribunal de grande instance de Bubanza. Leur condamnation a été confirmée le 4 juin.
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