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NON AUX EXÉCUTIONS ARBITRAIRES EN IRAN !

En Iran, au moins 10 personnes sont sous le coup d’une condamnation à mort en rapport avec le mouvement national de protestation « Femme. Vie. Liberté », de septembre à décembre 2022. Les autorités iraniennes ont ôté arbitrairement la vie à 10 autres personnes à l’issue de procès manifestement iniques et ont soumis la plupart d’entre elles à des actes de torture et des mauvais traitements, notamment des coups, des décharges électriques et des violences sexuelles. Les craintes de nouvelles mises à mort sont ravivées par la frénésie d’exécutions qui ne faiblit pas.

À la suite du soulèvement « Femme. Vie. Liberté », les autorités iraniennes ont renforcé leur recours à la peine capitale dans le but de répandre la peur au sein de la population et de resserrer leur emprise sur le pouvoir. En 2023, l’Iran a exécuté au moins 853 personnes, une augmentation de 48 % par rapport à 2022. Parmi elles, au moins sept hommes ont été exécutés en lien avec des manifestations : Mohammad Mehdi Karami et Seyed Mohammad Hosseini en janvier ; Majid Kazemi, Saleh Mirhashemi et Saeed Yaghoubi en mai ; Milad Zohrevand en novembre – tous les six pour le soulèvement de 2022 – et Kamran Rezaei en novembre pour les manifestations nationales de novembre 2019. En 2024, les autorités iraniennes ont poursuivi leur frénésie d’exécutions, notamment à l’encontre de minorités ethniques et de dissident·e·s. Amnistie internationale s’oppose catégoriquement à la peine de mort, en toutes circonstances. La peine capitale est une violation du droit à la vie tel qu’il est proclamé par la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) et constitue le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit.

Écrivez au responsable du pouvoir judiciaire iranien et demandez l'annulation immédiate de leurs exécutions !

Complément d'information

Amnistie internationale a recueilli des informations sur les procès des personnes jugées pour des infractions passibles de la peine de mort en relation avec le soulèvement « Femme. Vie. Liberté », qui n’ont rien d’une procédure judiciaire digne de ce nom. Les autorités ont empêché des accusé·e·s de s’entretenir avec le moindre avocat durant la phase d’enquête, et ont aussi interdit à des avocats désignés de manière indépendante d’assister à toutes les audiences et de consulter les dossiers de leurs clients. Les tribunaux ont utilisé des « aveux » entachés de torture pour prononcer des condamnations.

Les dernières condamnations à mort connues en rapport avec le mouvement « Femme. Vie. Liberté » ont été prononcées mi-novembre 2024 à l’encontre de six accusés dans l’affaire « Ekbatan », qui porte le nom du quartier de Téhéran où un agent de sécurité aurait été tué pendant le soulèvement. La 13e chambre du premier tribunal pénal de Téhéran les a reconnus coupables de meurtre, d’après les publications sur les réseaux sociaux de Babak Paknia, un avocat qui représente plusieurs condamnés. Les six condamnés sont : Alireza Bamerzpournak, Alireza Kafaei, Amir Mohammad Khosheghbal, Hossein Nemati, Milad Armoun et Navid Najaran. Selon un reportage de la BBC Persian, une chaîne de médias en langue persane basée à l’étranger, certains des six hommes ont été soumis à la torture et à d’autres mauvais traitements pour obtenir des « aveux » forcés. Leur recours est en instance devant la Cour suprême. Toujours d’après ce reportage de la [i]BBC Persian[/i], Milad Armoun, Navid Najaran et deux autres, Mohammad Mehdi et Hosseini Mehdi Imani, qui ont été acquittés des accusations de meurtre dans l’affaire pénale, sont également jugés par un tribunal révolutionnaire pour les mêmes accusations et encourent la peine de mort.

À ce jour, au moins 10 personnes ont été arbitrairement exécutées en lien avec le mouvement « Femme. Vie. Liberté », à l’issue de procès iniques entachés d’allégations de torture et de mauvais traitements en vue d’obtenir des « preuves ». Reza (Gholamreza) Rasaei, 34 ans, issu des minorités ethniques et religieuses opprimées en Iran, les Kurdes et les yarsans, a été arbitrairement exécuté en secret, le 6 août, à la prison de Dizel Abad, dans la province de Kermanshah. Selon des éléments communiqués à Amnistie internationale par une source informée, Reza Rasaei, sa famille et son avocat n’ont pas été prévenus. Quelques heures après avoir appris son exécution, ses proches ont été cruellement contraints de l’inhumer dans une zone reculée, loin de chez lui et en présence des forces de sécurité.