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Le Canada doit cesser les abus envers les travailleuses et travailleurs migrants !

Les personnes venant au Canada dans le cadre du Programme des travailleurs temporaires étrangers (PTET) effectuent un travail essentiel - elles contribuent à faire fonctionner les systèmes d'alimentation, de soins, de construction et d’hospitalité du Canada (pour n'en citer que quelques-uns).  Au lieu d'être traitées de la même manière que les Canadien·ne·s et les Québécois·e·s qui effectuent ce travail, ces travailleuses et travailleurs sont liés à un seul employeur qui contrôle leur statut d'immigration, leurs conditions de travail et parfois leur logement et leur transport. Cette situation les expose à un risque accru d'exploitation au travail et à d'autres violations des droits, et les empêche de changer d'employeur lorsqu'elles sont victimes d'abus.   

Quel est le problème ? 

Les travailleuses et travailleurs migrants, qui sont majoritairement racisés, sont profondément déshumanisés par le PTET. Séparé·e·s de leur famille pendant de longues périodes, elles et ils sont astreints au travail et peuvent être renvoyés selon le bon vouloir de leur employeur. De nombreux travailleuses et travailleurs risquent d'être licenciés et rapidement expulsés s'ils et elles tombent malades, se blessent ou développent des maladies professionnelles, ou s’expriment et tentent de faire valoir leurs droits.  

Des travailleuses et travailleurs migrants au Canada ont déclaré à Amnistie internationale qu’elles et ils avaient : 

  • Été victimes d'un vol de salaire de plusieurs milliers de dollars ;  

  • Travaillé de longues heures pendant des jours entiers sans faire de pauses suffisantes ; 

  • Été embauchés pour un travail mais contraints d'en faire un autre, par exemple en étant forcés d'effectuer des travaux domestiques alors qu'elles et ils avaient été embauchés pour des travaux agricoles ;  

  • Été soumis à des conditions de travail dangereuses, par exemple en n’ayant pas reçu d'équipement de protection pour travailler avec des machines ou des produits chimiques dangereux, et ont été contraints d'utiliser des machines lourdes sans formation, ce qui a entraîné des blessures graves ;  

  • Été logés de manière inadéquate, notamment sans eau potable ni toilettes intérieures ; 

  • Été victimes d'abus psychologiques racistes, d'agressions physiques, d'agressions sexuelles et de harcèlement raciste et sexiste.  

Le régime des permis de travail fermés du PTET ouvre grand la porte aux abus et à l'exploitation.  

En réponse à des années de critiques, le gouvernement a annoncé des restrictions sur le traitement de certaines demandes dans le cadre du PTET afin de réduire le nombre total de travailleuses et travailleurs migrants, et a proposé d'introduire des permis sectoriels pour certains œuvrant dans le système alimentaire. Selon le gouvernement, ceci permettrait à ces personnes de changer d'employeur au sein d'un même secteur. Toutefois, il ne s'agit pas là de solutions. Tout le monde devrait avoir la liberté de changer d'emploi et d'employeur.

que POUVEZ-vous faire ?

Rejoignez-nous pour demander au Canada d'abolir les permis de travail fermés et d'accorder des permis de travail ouverts à tous les participant·e·s au PTET.  

PÉTITION : LE CANADA DOIT CESSER LES ABUS ENVERS LES TRAVAILLEUSES ET TRAVAILLEURS MIGRANTS !  

 

 À : Premier ministre Justin Trudeau  

Les participant·e·s au Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) effectuent un travail essentiel au fonctionnement de nombreux secteurs au Canada. Cependant, la structure actuelle du programme, qui lie ces personnes à un seul employeur, permet à ce dernier de véritablement contrôler leurs conditions de travail et leur statut d'immigration. Cette situation expose les travailleuses et travailleurs à des risques de violation de leurs droits et rend difficile de changer d'employeur en cas d'abus. Le gouvernement du Canada doit agir de toute urgence pour résoudre ces problèmes et les solutions proposées : la réduction du nombre de demandes traitées dans le cadre du PTET ne résout en rien les abus, et le transfert de certaines personnes vers des permis sectoriels n'est pas une solution.   

Nous vous appelons à : 

Abolir les permis de travail fermés pour les participant·e·s au PTET. Accordez plutôt des permis de travail ouverts pour permettre aux travailleuses et travailleurs de choisir librement leur employeur.  

Le PTET du Canada a fait l'objet de nombreuses critiques, notamment de la part de groupes de travailleuses et travailleurs migrants, de la société civile et de syndicats et d'universitaires. Le rapporteur spécial des Nations unies sur les formes contemporaines d'esclavage a affirmé que le PTET sert de « terreau fertile » pour l’esclavage moderne, car il institutionnalise les déséquilibres de pouvoir qui favorisent les employeurs et empêchent les travailleurs et travailleuses d'exercer leurs droits.