Les menaces du président Emmerson Mnangagwa sont « très inquiétantes »
En réaction à la déclaration du président Emmerson Mnangagwa qui a affirmé que le gouvernement s’occuperait des personnes soupçonnées d’être les instigateurs des journées « villes mortes » au niveau national, notamment des organisations non gouvernementales, des leaders syndicaux, des dirigeants de l’opposition, des médecins et des avocats, Muleya Mwananyanda, directrice régionale adjointe pour l’Afrique australe à Amnistie internationale, a déclaré :
« Les déclarations malencontreuses du président Emmerson Mnangagwa sont très inquiétantes et totalement injustifiées. Dans la foulée de la publication par Amnistie internationale d’un rapport dévoilant le ciblage systématique de la dissidence durant la période de journées « villes mortes » au niveau national, il affirme que son gouvernement a déployé les forces de sécurité, dont des militaires, pour brutaliser des manifestants. Cette dernière menace indique de bien triste manière que la situation pourrait encore empirer.
« Si son gouvernement souhaite façonner un pays où chacun a sa place, fondé sur le respect des droits humains, le président Emmerson Mnangagwa doit accepter des opinions diverses, qu’elles plaisent ou non à son gouvernement.
Complément d’information
Amnistie internationale a récemment publié une synthèse qui dénonçait la répression systématique visant la dissidence au cours des journées « villes mortes », entre le 14 et le 16 janvier.
Ce document révèle la répression exercée contre le droit à la liberté de réunion pacifique, les autorités du Zimbabwe s’efforçant d’écraser les manifestations contre la hausse du prix des carburants. Dans ce cadre, elles ont commis nombre de violations graves des droits humains, notamment des homicides et des actes de torture.