Le débat sur la Hongrie doit maintenir la pression sur le gouvernement répressif
En amont du débat au Parlement européen sur la situation de l’état de droit et des droits fondamentaux en Hongrie, Dávid Vig, directeur d’Amnistie internationale Hongrie, a déclaré :
« L’érosion des droits fondamentaux en Hongrie, et notamment la répression ciblant les voix dissidentes, se poursuit à la même cadence.
« En novembre dernier, 476 médias ont fusionné en un conglomérat géant pro-gouvernemental. Parallèlement, un nouveau système de tribunal administratif, placé sous la forte influence du ministre de la Justice, permettra aux responsables politiques d’interférer avec la justice et de saper son indépendance.
« Les députés européens ont témoigné leur soutien au peuple hongrois lorsqu’ils ont déclenché la procédure de l’Article 7 en septembre dernier et ont demandé au gouvernement de se conformer aux principes fondateurs de l’UE en matière de justice et de droits humains.
« Nous comptons désormais sur les États membres de l’Union européenne pour faire en sorte que le gouvernement hongrois ne puisse pas continuer à s’en prendre à l’état de droit et aux droits fondamentaux en toute impunité. La présidence roumaine du Conseil de l’UE doit présenter un plan robuste permettant aux États membres de défendre ces principes fondateurs. »
Complément d’information
Le 12 septembre 2018, face à la détérioration de la situation des droits humains en Hongrie, le Parlement européen a adopté un rapport déclenchant la procédure prévue au titre de l’Article 7.1 du traité de l’Union européenne.
Ce rapport soulignait la nécessité d’activer l’Article 7.1 en raison du « risque clair de violation grave » des principes fondateurs de l’UE par la Hongrie. Cette conclusion se basait sur les menaces planant notamment sur le fonctionnement du système constitutionnel, l’indépendance de la justice, la liberté d’expression, la liberté d’association, les droits à un traitement égal, les droits des personnes appartenant à des minorités, notamment les Roms et les juifs, les droits fondamentaux des migrants, des demandeurs d’asile et des réfugiés.
À la suite de l’adoption du rapport par le Parlement européen, il incombe désormais au Conseil de l’examiner.