Les autorités de facto de Donetsk ont condamné le journaliste Stanislav Asseïev à 15 ans d’emprisonnement pour « espionnage »
Réagissant aux informations signalant que la Cour suprême de la « République populaire de Donetsk » autoproclamée a condamné le journaliste Stanislav Asseïev à 15 ans d’emprisonnement dans une colonie pénitentiaire de sécurité maximale pour « espionnage » et « extrémisme », Oksana Pokaltchouk, directrice d’Amnistie internationale Ukraine, a déclaré :
« Nous condamnons la décision qu’ont prise les autorités de facto de Donesk d’emprisonner Stanislav Asseïev pour ses activités de journaliste indépendant. Cette sentence est la dernière atteinte en date aux droits humains commise par les forces qui ont pris le contrôle de Donetsk il y a cinq ans.
« Les journalistes rassemblent et partagent des informations, c’est leur gagne-pain. Pour ceux qui ont tendance à terroriser et bâillonner les médias libres, un journaliste indépendant est par défaut un "espion". Stanislav Asseïev doit être libéré immédiatement, et le droit des personnes à la liberté d'expression doit être protégé à Donetsk et dans toute l’Ukraine. »
Complément d’information
Stanislav Asseïev est un journaliste ukrainien qui est resté à Donetsk et qui a continué de travailler sous un pseudonyme après la prise de contrôle de cette région par des groupes armés soutenus par la Russie. Il a disparu le 2 juin 2017, et ce n’est que le 16 juillet 2017 que les autorités de facto ont reconnu qu’elles le détenaient et qu’il était accusé d’avoir « organisé une communauté extrémiste » et d’« espionnage ». En août 2018, la chaîne de télévision russe Rossiya 24 a diffusé une « interview » de Stanislav Asseïev dans laquelle il « avouait » des faits d’espionnage. Amnistie internationale a dénoncé le manque de vraisemblance de ces déclarations faites alors qu’il se trouvait en captivité.
Ces dernières années, en Ukraine, y compris dans les territoires contrôlés par le gouvernement, la question de la liberté des médias est devenue un motif de préoccupation croissant, avec des poursuites judiciaires au pénal contre des journalistes indépendants motivées par des considérations politiques, et des assassinats de journalistes non élucidés. Le 23 octobre 2019, le Syndicat national des journalistes ukrainiens a appelé le Parlement, le président et le gouvernement ukrainiens à reconnaître le niveau élevé de violence dont sont victimes les journalistes en Ukraine, ainsi que l’impunité dont bénéficient les auteurs de ces violences, et à prendre des mesures pour y remédier.