• 10 déc 2019
  • International
  • Communiqué de presse

Enquête génération Z Le changement climatique au cœur des préoccupations

Le changement climatique est l'un des problèmes les plus importants auxquels le monde actuel est confronté, selon une nouvelle enquête majeure menée auprès des jeunes publiée par Amnistie internationale à l'occasion de la Journée mondiale des droits humains. Les Suisses âgés de 18 à 25 ans sont eux aussi particulièrement préoccupés par l'état de l'environnement. Le changement climatique, la pollution et l'accès à l'eau potable étant les problèmes les plus souvent mentionnés parmi les principaux enjeux actuels.

Publiant ces résultats alors que les gouvernements se réunissent en Espagne pour la conférence de l’ONU sur le changement climatique, l’organisation souligne que l’inaction des dirigeants face au changement climatique les place en rupture avec les jeunes.

«En cette année où les jeunes se sont mobilisés en masse pour le climat, il n'est pas surprenant que de nombreuses personnes interrogées y voient l'un des problèmes les plus importants auxquels nous sommes confrontés», a déclaré Julie Verhaar, secrétaire générale ad intérim d'Amnistie internationale.

L’organisme Ipsos MORI a mené une enquête pour Amnistie internationale auprès de plus de 10’000 personnes âgées de 18 à 25 ans, faisant partie de la génération connue sous le nom de génération Z, dans 22 pays, dans le cadre de l’enquête intitulée L’Avenir de l’humanité.

On a demandé aux répondants de choisir jusqu'à cinq éléments parmi une liste de 23 enjeux majeurs de notre temps. Au total, 41 % des personnes interrogées ont déclaré que le changement climatique était l'un des principaux enjeux actuels, ce qui en fait le sujet de préoccupation le plus fréquemment cité globalement, suivi de 36 % pour la pollution et 31% pour le terrorisme.

Le réchauffement climatique est également apparu en tête des défis environnementaux auxquels le monde actuel est confronté (57 %), sur une liste de 10 problèmes environnementaux tels que la pollution des océans, la pollution atmosphérique et la déforestation.

En Suisse également, la majorité des personnes interrogées (58%) pensent que le changement climatique est le problème principal auquel nous sommes confrontés, suivi par la pollution (49%) et un accès sûr à l'eau (37%). Le terrorisme (33 %), la perte de ressources naturelles (30 %) et la violence contre les femmes (24 %) sont d'autres préoccupations majeures.

La Génération Z vit dans un système défaillant

Cependant, les résultats de l'enquête vont bien au-delà de la crise climatique, reflétant les luttes et les préoccupations quotidiennes des jeunes de la Génération Z dans leurs pays respectifs. Dans les 22 pays étudiés, au niveau national, la corruption était le plus souvent citée comme l'un des problèmes les plus importants (36%), suivie de l'instabilité économique (26%), la pollution (26%), l'inégalité des revenus (25%), le changement climatique (22%) et la violence contre les femmes (21%).

En Suisse, l'inégalité des revenus (45%), le changement climatique (39%) et la pollution (31%) sont cités comme les problèmes nationaux les plus importants, suivis de la migration (28%) et de l'inégalité entre les genres (27%).

Les résultats de l'enquête sont publiés à un moment où les manifestations massives se multiplient à travers le monde, de l'Algérie au Chili, en passant par Hong Kong, l'Iran, le Liban et le Soudan. Beaucoup de ces mouvements ont en grande partie été dirigés par des jeunes et des étudiants, qui ont dénoncé la corruption, l'inégalité et l'abus de pouvoir dont ils sont victimes, et qui ont été confrontés à une répression violente de la part des États.

Un appel à une transformation systémique fondée sur les droits humains

L’enquête «L’Avenir de l’humanité» révèle qu’en plus du changement climatique, une claire majorité des jeunes accorde également une grande importance aux droits humains en général et considère que c’est en premier lieu leur gouvernement qui doit faire en sorte de les protéger.

La majorité des personnes interrogées s’est dite d’accord avec les affirmations suivantes :

  • la protection des droits humains est essentielle pour l’avenir des pays examinés (73 % d’accord contre 11 % pas d’accord) ;
  • les gouvernements doivent s’occuper davantage du bien-être de leurs citoyens que de la croissance économique (63 % d’accord contre 13 % pas d’accord) ; et
  • les droits humains doivent être protégés, même si cela a un impact négatif sur l’économie (60 % d’accord contre 15 % pas d’accord).

Les résultats ont également révélé une conviction claire et sans équivoque chez de nombreux jeunes de tous les pays sondés que les gouvernements sont les principaux garants du respect des droits humains, 73 % des répondants ayant choisi les gouvernements plutôt que les particuliers (15 %), les entreprises (6%) et les organismes de bienfaisance   (4%).

«Si les événements de 2019 nous apprennent quelque chose, c'est que les jeunes générations méritent une place à la table des négociations lorsqu'il s'agit de prendre des décisions les concernant. Si les voix de ceux qui sont en première ligne ne sont pas prises en compte dans la discussion sur la manière dont nous relevons les défis auxquels l'humanité est confrontée, les crises dont nous sommes témoins dans différentes régions du monde ne feront qu'empirer.»

Méthodologie

En septembre 2019, Amnistie internationale a chargé l’organisme Ipsos MORI de mener une enquête en ligne auprès de jeunes âgés de 18 à 25 ans dans 22 pays, à propos de leur opinion quant à l’état des droits humains dans le monde. Une enquête a été menée du 6 septembre au 2 octobre 2019. Les pays dans lesquels l’enquête a été menée couvrent les six continents habités : Afrique du Sud, Allemagne, Argentine, Australie, Autriche, Brésil, Canada, Corée du Sud, Espagne, États-Unis, Hongrie, Inde, Kenya, Mexique, Nigeria, Pakistan, Royaume-Uni, Suède, Suisse, Taiwan, Tunisie, Ukraine.

L’enquête a été menée en ligne auprès de panels d’Ipsos MORI et de panels d’autres fournisseurs. Dans la plupart des pays, environ 500 personnes ont été interrogées, sauf en Tunisie (395). Des quotas de genre, d’âge et, quand la taille du panel le permettait, de région ont été appliqués pour assurer une diversité parmi les personnes interrogées. Aucun quota n’a été appliqué en Tunisie. Les données ont ensuite été pondérées par âge, genre et région à l’aide de proportions hors-ligne connues. La pondération par région n’a pas été appliquée au Nigeria. Les échantillons en Afrique du Sud, en Argentine, au Brésil, en Inde, au Kenya, au Mexique, au Nigeria, au Pakistan, en Tunisie et en Ukraine sont plus urbains, plus instruits et/ou plus aisés que la population moyenne, et les résultats doivent être considérés comme reflétant l’opinion d’une population plus « connectée ». Les pourcentages ont été arrondis au nombre entier le plus proche.

 

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