Amnistie internationale alerte le président Hernández au sujet du déploiement des forces armées dans le cadre des manifestations
Le gouvernement du Honduras doit éviter tout recours excessif à la force et garantir le respect des droits humains dans le cadre des mouvements de protestation sociale, a déclaré Amnistie internationale le 21 juin dans une lettre ouverte adressée au président Juan Orlando Hernández.
« Amnistie internationale a reçu des informations très inquiétantes faisant état d’un usage aveugle de gaz lacrymogènes, d’armes à feu et de matraques de la part des forces de sécurité, qui ont ainsi infligé des blessures à plusieurs dizaines de personnes, ainsi que de la mort de deux personnes au moins et de l’arrestation et du placement en détention de manifestants et de passants, a déclaré Erika Guevara Rosas, directrice du programme Amériques à Amnistie internationale.
« Les autorités du Honduras doivent cesser de recourir à la violence et à la répression. Nous exhortons le gouvernement de Juan Orlando Hernández à garantir les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique, et à limiter l’usage de la force au minimum nécessaire et veiller à ce qu’il soit proportionné à la situation, afin d’éviter d’autres blessures et d’autres morts. »
Dans la lettre ouverte adressée au président hondurien, Amnistie internationale se dit préoccupée par la décision du Conseil national de sécurité en date du 20 juin 2019 concernant le déploiement des forces armées, de la police et des services de renseignement en réaction à la poursuite des mouvements de protestation. Cette décision pourrait conduire à une intensification du recours excessif à la force contre celles et ceux qui participent aux manifestations qui ont débuté il y a trois mois et qui ont été déclenchées par l’adoption de réformes sur l’éducation et la santé.
« Nous rappelons au président Juan Orlando Hernández qu’aux termes du droit international, les forces armées ne doivent pas participer aux activités liées à la sécurité interne, et encore moins restreindre ou violer le droit de manifester pacifiquement, a déclaré Erika Guevara Rosas
Le Comité de Familiares de Detenidos Desaparecidos en Honduras (COFADEH, Comité des familles de détenus disparus au Honduras) a signalé que plus de 60 personnes ont été blessées entre le 29 avril et le 4 juin 2019. Selon des statistiques officielles, 19 personnes ont été blessées lors des manifestations du mercredi 19 juin, 16 d’entre elles par arme à feu. De plus, il a été signalé que deux personnes ont été tuées, une par arme à feu et l’autre d’une manière non précisée.