Appel mondial en faveur de la libération de l’éminent défenseur des droits humains Ahmed Mansoor
Les autorités des Émirats arabes unis doivent mettre fin sans attendre à l’incarcération illégale d’Ahmed Mansoor, ont déclaré plus de 100 organisations, dont Amnistie internationale, dans une lettre ouverte adressée au président Khalifa bin Zayed al Nahyan et publiée le 16 octobre 2019.
Amnistie internationale lance une semaine d’action mondiale, du 16 au 23 octobre, à l’approche du 50e anniversaire d’Ahmed Mansoor, le 22 octobre. Elle fera campagne en faveur de la libération de cet homme qui purge une peine inique de 10 ans de prison en raison de son travail pacifique en faveur des droits humains.
« L’incarcération prolongée d’Ahmed Mansoor est des plus cruelles et injustes. L’injustice qu’il subit est aggravée par les coups, les mauvais traitements, les périodes prolongées d’isolement et ses conditions éprouvantes de détention. Il est grand temps pour les autorités émiriennes de mettre un terme à son calvaire et d’ordonner sa libération immédiate et inconditionnelle, a déclaré Lynn Maalouf, directrice des recherches pour le Moyen-Orient à Amnistie internationale.
« Ahmed Mansoor se trouve derrière les barreaux en raison de son travail courageux en tant que défenseur des droits humains. Dénoncer les violations des droits humains n’est pas un crime. Si les autorités émiriennes veulent réellement montrer au monde que les Émirats sont un pays de tolérance et qu’elles sont déterminées à entreprendre des réformes, alors elles doivent cesser de redorer leur sombre bilan en termes de droits humains avec des événements très médiatisés comme l’Exposition universelle de 2020 et prendre des mesures concrètes – notamment en libérant Ahmed Mansoor et en lui permettant de fêter ses 50 ans en homme libre. »
Ahmed Mansoor a été arrêté chez lui le 20 mars 2017 et maintenu en détention dans un lieu secret pendant plus de six mois. Il n’a pas été autorisé à consulter un avocat, a eu peu de contact avec sa famille et a été placé en détention à l’isolement.
Le 29 mai 2018, il a été déclaré coupable d’accusations vagues, à savoir « atteinte au statut et au prestige des Émirats arabes unis et de leurs symboles, y compris de leurs dirigeants », « publication de fausses informations dans le but de nuire à la réputation des Émirats arabes unis à l'étranger » et « présentation des Émirats arabes unis comme une terre sans loi ».
Il a été condamné à 10 ans de prison et à une amende de 1 000 000 de dirhams émiriens (247 000 euros), ainsi qu’à trois ans de mise à l’épreuve après sa libération. Sa condamnation a été confirmée en appel en décembre 2018.
En mai 2019, Ahmed Mansoor a observé une grève de la faim pendant un mois pour protester contre sa condamnation inique et ses conditions de détention à la prison d’al Sadr.
En septembre 2019, il a été roué de coups au motif qu’il continuait de se plaindre et a entamé une nouvelle grève de la faim. Néanmoins, il est toujours détenu à l’isolement, dans sa cellule sans eau courante ni lit, qu’il n’est pas autorisé à quitter sauf pour recevoir les visites de sa famille.
Ahmed Mansoor est connu pour dénoncer avec courage les violations des droits humains commises dans son pays. Il siège à la Commission consultative du Centre du Golfe pour les droits humains (GCHR) et de Human Rights Watch et a reçu le prix Martin Ennals 2015 pour les défenseurs des droits de l’homme.
Une série de manifestations et d’événements appelant à libérer Ahmed Mansoor pour son 50e anniversaire se dérouleront notamment à Londres, Bruxelles, Melbourne, New York, Toronto et Washington D.C. – les campagnes sur les réseaux sociaux se rallieront autour du hashtag #FreeAhmed.