Les enfants rohingyas auront de meilleures chances pour l’avenir s’ils bénéficient d’une éducation
À l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, le 20 juin 2019, Amnistie internationale présente « Quand je serai grand », une exposition d’œuvres d’art réalisées par 160 enfants rohingyas. Cette exposition qui durera cinq jours est soutenue par l’UNICEF et l’EMK Center. Elle est le fruit d’un camp artistique organisé pendant deux jours à Cox's Bazar pour des enfants rohingyas qui, avec l’aide de six dessinateurs de presse, ont dessiné leurs aspirations et ce qu’ils veulent devenir lorsqu’ils seront grands.
Le vernissage de l’exposition aura lieu le 20 juin à 11 heures, à l’espace Exposition de l’EMK Center, Plot 5, Road 16, à Dhanmondi. Des représentants de missions étrangères, des donateurs et des agences de l’ONU assisteront à cet événement.
Le camp artistique et l’exposition s’inscrivent dans le cadre de la campagne d’Amnistie internationale visant à accroître le soutien au niveau local et international en faveur de l’éducation des enfants rohingyas, afin qu’ils suivent un cursus accrédité reconnu dans le monde entier et puissent ainsi transposer dans la pratique les connaissances qu’ils acquièrent dans différents domaines.
« Les œuvres d’art présentées lors de l’exposition reflètent la créativité de ces enfants qui grandissent pourtant dans les conditions les moins favorables. Nous constatons que nombre d’entre eux souhaitent devenir professeurs ou médecins en raison des besoins très pragmatiques dont ils ont été témoins dans les camps. Beaucoup parlent des épidémies que les médecins ont contribuées à prévenir dans les camps et souhaitent aider les autres lorsqu’ils seront grands, a déclaré Saad Hammadi, responsable de campagne sur l’Asie du Sud à Amnistie internationale
« L’enfance est la période la plus formatrice dans la vie d’un individu. Il est de notre responsabilité commune d’offrir à ces enfants la possibilité de poursuivre leurs rêves. »
Près d’un tiers des plus de 300 000 enfants âgés de 4 à 14 ans n’ont pas accès à l’éducation, tandis que les autres bénéficient d’une éducation informelle. L’UNICEF, en collaboration avec le secteur éducatif, a introduit l’approche Learning Competency Framework and Approach (LCFA) en janvier 2019 afin de fournir un enseignement plus structuré dans les camps de réfugiés, en vue de correspondre aux normes internationales en ce qui concerne les niveaux de classe. Cependant, du fait des restrictions sur l’usage du programme national au Bangladesh, l’éducation des enfants rohingyas demeurera pour l’instant informelle, sans validation d’un cursus accrédité.
« L’UNICEF explore des chemins vers un programme accrédité auprès d’instituts supérieurs. En outre, nous développons des outils clés pour les enfants rohingyas dotés de compétences d’apprentissage différentes. Notre objectif est de faire en sorte que cette génération d’enfants ait les connaissances et les compétences requises pour mener des vies saines et productives, et contribuer à la vie de leurs communautés à l’avenir », a déclaré Dara Johnston, représentante adjointe par intérim de l’UNICEF au Bangladesh.
Garantir une éducation de qualité aux enfants rohingyas ne va pas à l’encontre d’un retour au pays. De toute façon, un enseignement retardé et informel limite leurs possibilités et réduit leurs chances de contribuer à une économie, où que ce soit.
Les enfants rohingyas ne représentent pas un fardeau économique pour le Bangladesh comme l’affirment certains. Les recherches montrent que les enfants dans des situations de crises ont de bonnes chances de créer et de nourrir des sociétés pacifiques et stables, sont plus sains et sont une force pour l’économie lorsqu’ils bénéficient d’une éducation.
Le retour sûr et volontaire, dans la dignité, des Rohingyas vers leur terre natale au Myanmar est le grand espoir qui fait tenir de nombreux réfugiés vivant dans les camps à Cox's Bazar.
Dans l’intervalle, la communauté internationale doit assumer la responsabilité en partenariat avec le Bangladesh de faire en sorte que les enfants rohingyas puissent poursuivre leurs rêves en bénéficiant d’une éducation de qualité qui soit reconnue, quel que soit l’endroit où ils se trouvent.
Amnistie internationale présentera les œuvres d’art des enfants rohingyas dans d’autres pays afin de mobiliser en faveur de leur éducation un soutien accru de la communauté internationale au Bangladesh.