La libération de militants doit signer la fin de la répression des voix dissidentes
Réagissant à l’annonce que cinq militants détenus pour des accusations forgées de toutes pièces vont être libérés après avoir été condamnés à une peine de trois mois de prison avec sursis, Samira Daoud, directrice régionale adjointe pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale à Amnistie internationale, a déclaré :
« Il est encourageant qu’Ali Idrissa Nani, Nouhou Arzika, Moussa Tchangari, Ousseini Maina et Mamoudou Seyni soient libérés et puissent enfin retrouver leurs proches, mais ils n’auraient toutefois jamais dû être arrêtés. Les charges retenues contre eux sont motivées par des considérations politiques.
« La décision doit être un catalyseur pour que les autorités nigériennes mettent fin aux violations persistantes des droits humains dans le pays, où les voix dissidentes sont réprimées, des manifestations pacifiques sont interdites et des militants sont arrêtés arbitrairement.
« Les autorités doivent commencer par libérer immédiatement et sans condition les autres défenseurs des droits humains, notamment Ibrahim Diori, Sadat Illiya, Dan Malam, Yahaya Badamassi, Maikoul Zodi et Karim Tanko, qui sont en détention depuis près de quatre mois et attendent toujours d’être jugés pour des accusations forgées de toutes pièces. »
Complément d’information
Le 24 juillet 2018, un tribunal de Niamey, la capitale du Niger, a rendu sa décision dans le cadre du procès d’un groupe de militants poursuivis pour « organisation et participation à une manifestation interdite », « incitation à la violence et à l’agression » et « destruction de biens » et les a condamnés à trois mois de prison avec sursis.
Le tribunal a déclaré Ali Idrissa Nani, Nouhou Arzika, Moussa Tchangari, Ousseini Maina, Mamoudou Seyni et plusieurs autres manifestants coupables, en raison de leur rôle dans une manifestation interdite qui a eu lieu à Niamey le 25 mars 2018.
De nouvelles poursuites ont été engagées contre l’avocat et défenseur des droits humains en détention Lirwana Abdourahamane le 12 juillet, à la suite d’une plainte déposée par le juge d’instruction pour « outrage à magistrat » pour avoir parlé lors d’une audience précédente. Le 23 juillet, un tribunal a déclaré Lirwana Abdourahamane coupable et l’a condamné à un an d’emprisonnement.