Un traité historique relatif à l’environnement et aux droits humains signé par 12 pays supplémentaires
Douze pays d’Amérique latine et des Caraïbes ont signé l’Accord d’Escazú, une grande victoire pour l’environnement et les droits humains qui doit inciter le reste de la région à en faire autant, a déclaré Amnistie internationale jeudi 27 septembre.
Antigua-et-Barbuda, l’Argentine, le Brésil, le Costa Rica, l’Équateur, le Guatemala, le Guyana, le Mexique, le Panama, le Pérou, Sainte-Lucie et l’Uruguay ont signé ce traité dès qu’ils en ont eu l’occasion lors de l’Assemblée générale des Nations unies, qui a débuté jeudi 27 septembre à New York. La République dominicaine et Haïti se sont également engagés à le signer dans les prochaines heures.
« Premier traité régional de l’Amérique latine et des Caraïbes consacré à l’environnement, l’Accord d’Escazú instaure un précédent historique pour garantir le droit de toute personne à un environnement propre et sain, en permettant que toutes les voix puissent être entendues quand il faut prendre des décisions importantes qui nous concernent tous, a déclaré Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques d’Amnistie internationale.
« L’initiative de la douzaine de pays qui ont signé l’Accord d’Escazú aujourd’hui doit servir d’inspiration pour le reste de la région et au-delà de celle-ci. Nous appelons tous les autres pays d’Amérique latine et des Caraïbes à suivre sans délai leur exemple pour assurer la survie et le bien-être des générations actuelles et futures. »
Signé le 4 mars à San José, au Costa Rica, par les représentants de 24 États, le traité met en œuvre le Principe 10 de la Déclaration de Rio du Sommet de la Terre de 1992, en instaurant des protections pour les droits d’accès à l’information, à la participation publique et à la justice en matière de questions environnementales.
Cet accord impose des obligations spécifiques visant à protéger les défenseurs de l’environnement contre les menaces et les attaques, enquêter sur les agressions dont ils sont victimes et les sanctionner, et garantir leurs droits à la vie, à l’intégrité personnelle, à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association, ainsi qu’à la liberté de mouvement.
« L’Accord d’Escazú étant le premier traité de l’histoire qui comporte des dispositions spécifiques pour protéger les défenseurs de l’environnement, il constitue un exemple à suivre pour le monde entier. Il représente une occasion précieuse de faire respecter l’obligation de rendre des comptes pour les atteintes aux droits humains liées à l’environnement, a déclaré Erika Guevara-Rosas.
« Cependant, signer cet accord ne suffit pas. Les pays signataires doivent maintenant le ratifier rapidement et prendre des mesures concrètes pour que le traité soit à la hauteur de ses idéaux ambitieux, afin que les décisions relatives à l’environnement correspondent réellement au point de vue, aux besoins et aux droits des personnes qu’elles concernent le plus. »
Les 33 États de l’Amérique latine et des Caraïbes ont actuellement la possibilité de signer l’accord au siège de l’ONU à New York. Au moins 11 pays doivent le signer et le ratifier avant le 27 septembre 2020 pour qu’il entre en vigueur.