• 24 avr 2025
  • Canada
  • Lettre ouverte

Des organisations canadiennes demandent aux formations politiques fédérales de prendre le parti des droits humains

Nous, organisations canadiennes de défense des droits humains et défenseur.se.s des droits humains, sommes préoccupées par l’affaiblissement de l’État de droit dans le monde et des dérives potentielles que cela implique comme nous l’observons aux États-Unis. Nous assistons à un dangereux effet d’entraînement qui menace les droits humains durement acquis dans le monde entier. Le Canada n’est pas à l’abri de ces dérives. Nous demandons à tous les partis politiques du Canada de s’engager à défendre l’État de droit, la démocratie et les droits humains ici et dans le monde.

Depuis quelques années, nous voyons la justice internationale essuyer de multiples attaques. Les mécanismes de protection internationale sont ignorés, le respect de l’intégrité territoriale est bafoué et l’aide internationale est coupée. Partout des mouvements anti-droits gagnent du terrain. Le consensus mondial sur les droits humains que nous avons mis plus de 80 ans à construire et qui a permis aux Canadiens et aux Canadiennes de vivre en paix et en sécurité est sérieusement en péril.

Selon des estimations de l’ONU et de l’organisme The Economist Intelligence Unit, plus du tiers de la population mondiale vit actuellement sous des régimes autoritaires, lesquels représentent également le tiers de l’économie mondiale. C’est deux fois plus qu’il y a 30 ans. Ceci, dans un contexte où le multilatéralisme est nécessaire pour faire face à l’interconnexion des crises internationales qui ont des impacts jusqu’au Canada: les changements climatiques, les violences basées sur le genre, les pandémies ou les crises humanitaires.

Pour éviter la montée de l’autoritarisme, le parti qui formera le prochain gouvernement doit maintenir l’aide internationale et exercer un leadership proactif pour défendre l’État de droit et les droits humains au Canada et ailleurs dans le monde.

Bien que le Canada se situe généralement aux premiers rangs du classement en matière de respect de l’État de droit (12e sur 142 États selon l’index du World Justice Project en 2024), sa performance au cours des huit dernières années est à la baisse. Le Canada doit prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les éléments clés de cet État de droit, c’est-à-dire un système de lois et de normes juste, accessible et inclusif reposant sur les valeurs essentielles d’une société démocratique.

L’État de droit limite les abus de pouvoir et protège les citoyens et les citoyennes contre les décisions arbitraires, la corruption et les injustices perpétrées par les États et les acteurs non-étatiques.

L’Histoire démontre que construire un État de droit prend du temps, alors que son démantèlement peut arriver soudainement. Aujourd’hui plus que jamais, le Canada doit refuser tout recul de ces principes.

Joignez-vous à nous pour envoyer un message fort à tous les candidat.e.s et tous les partis politiques afin que le Canada s’engage à protéger l’État de droit et les droits humains ici et dans le monde.

Signataires :

  • Lawyers without Borders Canada / Avocats sans frontières Canada
  • Equitas- International Center for Human Rights Education / Centre international d’éducation aux droits humains
  • Dr. Amanda Dale, Research Fellow, Human Rights Research and Education Centre, University of Ottawa
  • Prof. John Packer, director of Human Rights Research and Education Centre (HRREC), University of Ottawa
  • Amnistie internationale Canada francophone
  • International Bureau for Children’s Rights / Bureau international des droits des enfants
  • Jaime Pitfield – President & CEO – The Parliamentary Centre / Le centre Parlementaire
  • Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI), Michèle Asselin, directrice générale
  • Resilient Societies
  • Oxfam Canada
  • Laurent Breault, directeur général, Fondation Émergence
  • Mission Inclusion
  • Rainbow Railroad
  • FrancoQueer