Inde. L’engagement de Narendra Modi de diriger le pays par consensus ne doit pas être une autre promesse non tenue pour les droits humains
En réaction à l’investiture du Premier ministre indien Narendra Modi pour un troisième mandat et à l’engagement qu’il a pris lors de son discours de diriger le pays par consensus et de défendre les valeurs de la Constitution indienne, Aakar Patel, président du conseil exécutif d’Amnistie internationale Inde, a déclaré :
« Au cours des 10 dernières années, le gouvernement de Narendra Modi a, à maintes reprises, écrasé la contestation et fait preuve de discrimination à l’égard des minorités religieuses. De plus, il n’y a aucun membre musulman au sein de son nouveau gouvernement, tandis que des textes comme la Loi portant modification de la loi relative à la citoyenneté (CAA), adoptée lors de son précédent mandat, ont autorisé de fait la discrimination religieuse.
« Durant la dernière décennie, les militant·e·s, les journalistes, les organisations de la société civile et les responsables politiques des partis d’opposition ont par ailleurs été attaqués pour avoir critiqué les autorités. Il est primordial que le nouveau gouvernement respecte les droits humains, notamment le droit à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique.
« Quand Narendra Modi a été investi Premier ministre en 2019, il a déclaré que son gouvernement soutiendrait toutes les personnes et favoriserait le développement pour tous grâce au consensus – “sabka ka saath, sabka vikaas”. Ces mots se sont toutefois révélés une promesse non tenue, qui n’a pas conduit à une amélioration des droits humains dans le pays. Le nouvel engagement pris par Narendra Modi de diriger par consensus ne doit pas devenir une autre promesse non tenue. »
Complément d’information
Narendra Modi a été investi Premier ministre de l’Inde dimanche 9 juin. Il s’agit de son troisième mandat à cette fonction. Pour la première fois, il dirigera un gouvernement de coalition, son parti n’ayant pas obtenu la majorité lors des élections de la Lok Sabha (Chambre du peuple).
Le 7 juin 2024, deux jours avant son investiture pour un troisième mandat, Narendra Modi a déclaré : « Peut-être qu’une majorité est nécessaire pour diriger un gouvernement, mais il faut un consensus pour diriger le pays. »