Arménie. Les violences perpétrées lors des manifestations dans les rues de la capitale doivent faire l’objet d’une enquête
En réaction aux informations faisant état de violents affrontements entre manifestant·e·s et policiers à Erevan, la capitale arménienne, qui ont blessé de nombreuses personnes et donné lieu à de nombreuses arrestations, Natalia Nozadze, chercheuse sur le Caucase du Sud à Amnistie internationale, a déclaré :
« Le niveau de violence lors de ce dernier rassemblement dans les rues d’Erevan est très inquiétant. Nous demandons aux autorités arméniennes de mener une enquête immédiate et impartiale sur ce qui s’est passé, y compris sur les allégations pointant le recours à une force inutile ou excessive par la police.
« La réponse des autorités face aux manifestations, même lorsqu’elles dégénèrent, doit respecter strictement le droit international relatif aux droits humains et les normes connexes. Les responsables de l’application des lois doivent éviter le recours à la force ; si ce n’est pas possible, la force ne doit être utilisée que lorsque cela est absolument nécessaire et proportionné à la réalisation d’un objectif légitime de maintien de l’ordre, et dans la mesure minimale nécessaire. »
Complément d’information
Le 12 juin, des affrontements ont éclaté dans le centre-ville d’Erevan entre la police et des manifestants qui protestaient contre l’accord de démarcation de la frontière avec l’Azerbaïdjan voisin, alors que le Premier ministre Nikol Pachinian devait prendre la parole devant le Parlement. Face aux tentatives de bloquer l’accès au bâtiment du Parlement, les forces de l’ordre ont tiré des grenades assourdissantes. Les affrontements avec les manifestants ont dégénéré en chaos. Selon le ministère de la Santé, au moins 101 personnes ont sollicité une assistance médicale à la suite des affrontements. Parmi elles, 66 sont sorties de l’hôpital depuis, tandis que 32 sont toujours hospitalisées pour des blessures allant de mineures à modérées. Les violences ont également fait 17 blessés dans les rangs des policiers.
Au moins 98 personnes ont été appréhendées en marge des manifestations. Le Comité d’enquête arménien a ouvert une information judiciaire pour « actes de violence contre les forces de l’ordre ». Pour l’heure, les noms des suspects dans cette affaire n’ont pas été divulgués.